lundi 23 novembre 2015

La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel de Romain Puertolas


Date de parution : janvier 2015 aux éditions le Dilettante
Nombre de pages : 256

Après l'extraordinaire voyage du fakir qui abordait le problème des sans abris, Romain Puertolas a choisi la maladie pour thème de ce nouveau roman fantastique. Il s'agit de la mucoviscidose dont la description est très imagée mais, je pense, hélas si juste.

Dans ce livre qui exploite l'épisode du volcan islandais à l'origine d'un nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien il y a quelques années, nous allons faire de multiples rencontres pleines de charme avec des personnages hauts en couleur : un pirate chinois, le maitre 90 qui règne sur la caste des Mantes Tricoteuses, des moines à Versailles qui confectionnent des vêtements au fromage, Ping et Pong, Rachid le kiné, le sorcier sénégalais ...

Il est également amusant de voir ce récit émaillé d'événements de l'actualité récente (allusion au dernier gagnant de l'Eurovision par exemple...).
Romain Puertolas se livre aussi à une belle satire des hommes politiques avec un François Hollande et un Barack Obama exécutant un ballet des avions présidentiels pour remettre à Providence l'un la médaille du mérite, l'autre la médaille américaine de la paix...

La rencontre de Providence et de Zahera à l'hôpital de Marrakech est très émouvante, Providence offrant à cet enfant malade un ordinateur avec connexion internet pour lui ouvrir les portes du monde.

L' imagination débordante (et souvent délirante) de l'auteur nous fait vivre, entre autres, un étonnant jeu du lâcher de tartines mais nous livre également des réflexions sur notre monde où tout va trop vite, sur l'absurdité des conflits dans le monde avec 3 minutes de paix mondiale.

Romain Puertolas sait aborder des sujets délicats mais d’une manière légère et humoristique.
Ce livre qui ressemble au début à un conte finit dans la gravité avec un dénouement inattendu et émouvant.
Un petit bijou...


Citations
"Mais l'erreur est humaine. C'est pour cela qu'il y a des gommes au bout des crayons à papier."

"La vie c'était un peu comme la mayonnaise. Faite de choses simples, comme des jaunes d’œuf et de l'huile, et qu'il ne fallait surtout pas brusquer mais qu'un effort régulier transformait en le plus savoureux des mélanges."


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