Date de parution : juin 2015 chez Grasset
Nombre de pages : 400
L'art de photographier le monde contemporain
Avec ce deuxième tome de Vernon Subutex (il y en aura trois), Virginie Despentes poursuit sa grande fresque de la société contemporaine.
Nous poursuivons les aventures du héros, Vernon Subutex que nous retrouvons là où nous l'avons laissé, SDF sur un banc.
Fort heureusement l'auteur nous fait, en début d'ouvrage, un petit rappel sur les différents personnages du premier tome. Nous allons les retrouver pratiquement tous. C'est bien pratique car les personnages sont nombreux et il est souvent nécessaire de se reporter à cette liste en cours de lecture.
On retrouve donc Vernon, l'ancien disquaire, dans la rue, dans un drôle d'état après une forte fièvre, il est déconnecté du monde et devient mystique. Installé dans le quartier des Buttes-Chaumont dans un bâtiment abandonné, il rassemble autour de lui une
communauté hétéroclite composée de ses anciens amis et d'amis de la rue.
Ils se
retrouvent tous le soir autour de Vernon dans le parc des Buttes-Chaumont, ou dans un bar, le
Rosa, où Vernon mixe certains soirs
Le contenu de la fameuse cassette que le rockeur Alex Bleach a laissée chez
Vernon avant de mourir est enfin dévoilé, mais là n'est pas l'essentiel…
Quelques personnages dominent ce deuxième tome, Selim et sa fille Aïcha, très émouvants et Charles le SDF.
Quelques personnages dominent ce deuxième tome, Selim et sa fille Aïcha, très émouvants et Charles le SDF.
Virginie Despentes aborde avec toujours autant d'acuité des thèmes importants comme ceux de l'argent, de l'Islam, du mariage pour tous, de la politique (les trahisons de la
gauche, la montée des extrêmes…), des réseaux sociaux, de la
maternité ou de la vie conjugale, de l'amitié, de l'amour… A noter de très beaux passages sur le chagrin d'amitié.
Ce deuxième tome est moins noir que le premier. Virginie Despentes, d'une écriture toujours aussi vive, fluide et pertinente, nous brosse le tableau d'une vie communautaire idéale, solidaire autour d'un Vernon apaisé.
J'attends maintenant avec impatience le tome 3 pour voir où Virginie Despentes va nous emmener cette fois...
Citations
"Beaucoup de gens disent qu'ils s'assagissent avec l'âge. En vérité, ils
se tassent, ils ralentissent. Ils perdent de leurs saillances. Ils
s'enlisent dans un sable mou et s'enfoncent en toute confiance. C'est ce
qu'on appelle mûrir."
"Les mails sont devenus un véritable problème pour lui. Que faisait-on de
tout ce temps, dans les années 90, qu’on ne passait pas à répondre aux
courriels?"
"Si on veut se mettre en couple, l'important c'est d'être réaliste. Une
fille mettable, qui fait à bouffer, qui n'a aucune habitude dégoutante
et te supporte tel que tu es, sans chercher à te mettre au pas et te
faire aimer les légumes verts, on ne peut pas en demander beaucoup plus à
l'amour. A quelques détails près, c'est toujours la même histoire qu'on
se raconte. L'important, c'est de ne pas s'acharner à chercher dans la
vie de couple des choses qu'on n'y trouvera jamais."
Virginie Despentes est romancière et réalisatrice française née en 1969. Elle est également ponctuellement parolière et traductrice.
Elle a fait tous les métiers : femme de ménage, hôtesse dans un salon de massage, pigiste pour des journaux rock et porno, vendeuse.
Sa chance tourne avec la publication de ses deux romans : Baise moi en 1993 et Les Chiennes savantes en 1995. Elle est traduite en plus de dix langues. En 1998, son roman "Les jolies choses" reçoit le Prix de Flore et "Apocalypse bébé" reçoit le Prix Renaudot en 2010.
Elle est l'un des symboles de la littérature "trash" française.
Elle a fait tous les métiers : femme de ménage, hôtesse dans un salon de massage, pigiste pour des journaux rock et porno, vendeuse.
Sa chance tourne avec la publication de ses deux romans : Baise moi en 1993 et Les Chiennes savantes en 1995. Elle est traduite en plus de dix langues. En 1998, son roman "Les jolies choses" reçoit le Prix de Flore et "Apocalypse bébé" reçoit le Prix Renaudot en 2010.
Elle est l'un des symboles de la littérature "trash" française.
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