Nombre de pages : 346
"On a la vie de ses risques"
Négar Djavadi est iranienne. Issue d'une
famille d'opposants politiques, elle a quitté l'Iran clandestinement en 1981,
son histoire personnelle a fourni le terreau de cette fiction
romanesque.
Kimiâ, la narratrice, patiente dans la salle d'attente du service de PMA de l'hôpital Cochin, elle est venue pour une insémination artificielle pour avoir un enfant avec son amie Anna. Elle laisse remonter les
souvenirs de son enfance iranienne et les événements qui l'ont conduite
jusqu'ici.
Elle s'adresse au lecteur et raconte ses souvenirs comme ils lui reviennent dans un va et vient
permanent entre passé et présent, entre l'Iran et la France, un récit
plein de digressions. Une façon orientale de raconter des histoires "Cette tendance à bavarder sans fin, à
lancer des phrases comme des lassos dans l'air à la rencontre de
l'autre, à raconter des histoires qui telles des matriochkas ouvrent sur
d'autres histoires…"
Kimiâ appartient à une grande famille de la bourgeoisie iranienne.
Kimiâ appartient à une grande famille de la bourgeoisie iranienne.
Darius Sadr, son père à "la tendresse brutale", est un journaliste intellectuel francophile épris de liberté, opposant politique au Shah puis à Khomeiny. Sara, sa mère d'origine arménienne, professeur d'histoire est une femme insoumise à la forte personnalité. Ils forment un couple moderne et progressiste dans leur famille et dans la société de l'époque.
Viennent compléter la famille, deux sœurs aînées, des oncles, des grands-mères dont une aux yeux bleus et des grands-pères, un arrière grand-père à la tête d'un harem de 52 femmes et père de 28 enfants. Tous les personnages sont attachants et hauts en couleurs.
Suivre leur vie nous entraine dans un tourbillon d'images colorées et sonores à la découverte des coutumes de la société iranienne et notamment de la condition de la femme iranienne.
Au travers de la vie de cette famille et notamment du père de Kimia opposant au régime, l'auteur nous fait revivre le coup d'Etat de 1953 orchestré par la CIA, l'ascension sur le trône de Reza Pahlavi, son indécent couronnement, la révolution iranienne de 1979, l'avènement de Khomeiny... car en plus d'être une éblouissante fresque familiale exotique sur 4 générations, ce roman est aussi un rappel très précis et très érudit sur l'histoire politique de l'Iran au cours du 20ème siècle.
Ce roman nous fournit également des réflexions sur l'exil, sur l'impact de l'héritage culturel et familial, sur les difficultés d'intégration, sur la quête d'identité mais aussi sur la maternité, la procréation médicalement assistée et l'homosexualité.
Une écriture fluide, très visuelle, très cinématographique pour ce roman au style narratif vivant, bien rythmé, parfois envoûtant avec une petite dose d'humour dans les notes en bas de pages.
Une manière très attrayante de nous remémorer des moments importants de l'histoire de ce pays et de nous plonger dans la civilisation iranienne.
Viennent compléter la famille, deux sœurs aînées, des oncles, des grands-mères dont une aux yeux bleus et des grands-pères, un arrière grand-père à la tête d'un harem de 52 femmes et père de 28 enfants. Tous les personnages sont attachants et hauts en couleurs.
Suivre leur vie nous entraine dans un tourbillon d'images colorées et sonores à la découverte des coutumes de la société iranienne et notamment de la condition de la femme iranienne.
Au travers de la vie de cette famille et notamment du père de Kimia opposant au régime, l'auteur nous fait revivre le coup d'Etat de 1953 orchestré par la CIA, l'ascension sur le trône de Reza Pahlavi, son indécent couronnement, la révolution iranienne de 1979, l'avènement de Khomeiny... car en plus d'être une éblouissante fresque familiale exotique sur 4 générations, ce roman est aussi un rappel très précis et très érudit sur l'histoire politique de l'Iran au cours du 20ème siècle.
Ce roman nous fournit également des réflexions sur l'exil, sur l'impact de l'héritage culturel et familial, sur les difficultés d'intégration, sur la quête d'identité mais aussi sur la maternité, la procréation médicalement assistée et l'homosexualité.
Une écriture fluide, très visuelle, très cinématographique pour ce roman au style narratif vivant, bien rythmé, parfois envoûtant avec une petite dose d'humour dans les notes en bas de pages.
Une manière très attrayante de nous remémorer des moments importants de l'histoire de ce pays et de nous plonger dans la civilisation iranienne.
J'ai trouvé ce roman passionnant du début à la fin... Un premier roman qui va marquer cette rentrée!
Ce roman est en lice pour le prix Littéraire du Monde décerné le 8 septembre et pour le Prix du Roman Fnac décerné le 1er septembre.
Citations
"Avec le temps et la distance, ce
n'est plus leur monde qui coule en moi, ni leur langue, leurs
traditions, leurs croyances, leurs peurs, mais leurs histoires."
"Pour s'intégrer à une culture, il faut se désintégrer d'abord, du moins partiellement de la sienne. Se désunir, se désagréger, se dissocier. Tous ceux qui appellent les immigrés à faire des "efforts d'intégration" n'osent pas les regarder en face pour leur demander de commencer par faire ces nécessaires "efforts de désintégration". Ils exigent d'eux d'arriver en haut de la montagne sans passer par l'ascension."
"Pour s'intégrer à une culture, il faut se désintégrer d'abord, du moins partiellement de la sienne. Se désunir, se désagréger, se dissocier. Tous ceux qui appellent les immigrés à faire des "efforts d'intégration" n'osent pas les regarder en face pour leur demander de commencer par faire ces nécessaires "efforts de désintégration". Ils exigent d'eux d'arriver en haut de la montagne sans passer par l'ascension."
L'auteur
Négar Djadadi naît en Iran en 1969 dans une famille d'intellectuels,
opposants au régime du Shah puis de Khomeiny. Elle arrive en France à
l'âge de onze ans après avoir traversé les montagnes du Kurdistan à
cheval avec sa mère et sa soeur. Diplômée de l'INSAS, une école de
cinéma bruxelloise, elle travaille quelques années derrière la caméra.
Elle est aujourd’hui scénariste, aussi bien de documentaires que de
séries, et vit à Paris.
Désorientale est son premier roman.
5ème lecture parmi les seize premiers romans sélectionnés en phase 2 des 68 premières fois
10ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016
ah c'est un roman qui ne me tentait pas mais ton billet donne vraiment envie :)
RépondreSupprimerje le lirai :)
Je serai surprise qu'il ne te plaise pas...
SupprimerJe me laisserai peut-être tenter par celui-là parmi toute cette avalanche de livres de la rentrée
RépondreSupprimerC'est vrai les choix de lecture sont difficiles avec tous ces nouveaux romans aussi intéressants les uns que les autres. Celui ci semble faire l'unanimité...
SupprimerJe te lis en diagonale, parce que je viens de le commencer. Mais franchement, je ne vois pas comment ce roman pourrait ne pas me plaire ;-)
RépondreSupprimerMoi non plus... Hâte de lire ton avis !
Supprimerje l'ai eu dans la sélection de la fnac
RépondreSupprimerJ'ai lu ton billet. Je n'ai pas tes bémols, j'ai vraiment été embarquée par ce récit...
SupprimerCe roman foisonnant m'attire. Je note ton beau coup de coeur !
RépondreSupprimerIl vaut vraiment le coup!
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