Prix du roman Fnac 2016
Un paradis perdu
Gabriel, dit Gaby, 10 ans en 1992, vit au Burundi. C'est un métis, né d'un père français et d'une mère rwandaise tutsie. Ce roman raconte son histoire pendant 3 ans de 1992 à 1995, trois années charnière dans sa vie.
Sa mère a dû quitter le Rwanda avec sa famille pour fuir les persécutions contre les tutsis dans les années 60, elle se considère comme une réfugiée au Burundi. Les enfants n'ont cependant pas été élevés dans le culte du Rwanda, leur père ayant toujours voulu les protéger en ne leur parlant pas de la situation politique. Gaby et sa sœur ne savent rien des rivalités entre Hutus et Tutsis et ne savent pas qu'ils sont en partie Tutsis.
La première partie du livre égrène les souvenirs d'une enfance heureuse dans une impasse d'un quartier résidentiel de la capitale du Burundi, Bujumbura.
Une enfance marquée par les jeux avec sa bande de copains avec les vols des mangues dans les jardins des voisins, les cigarettes fumées en cachette... Une enfance entre vagabondages et chapardages.
La première blessure arrive avec la séparation de ses parents, quand sa mère part, Gabriel reste vivre avec son
père entrepreneur et sa petite sœur Ana, 7 ans.
Mais la vie de Gaby bascule en 1993 avec un coup d’État au Burundi annoncé à la radio par la diffusion de musique classique et quelques mois plus tard avec le génocide au Rwanda. Il découvre alors les tensions entre Hutus et Tutsis, il va comprendre qu'il est français mais aussi rwandais et tutsi.
Cependant Gaby a envie de rester dans l'innocence de l'enfance, il reste neutre contrairement à ses copains qui s'engagent dans des gangs pour protéger leur quartier. Ses copains s'éloignent de lui, il trouve alors refuge dans les livres que lui prête une voisine grecque. "Il m'arrivait parfois de traverser la rue, très rapidement, pour emprunter un nouveau livre à Mme Economopoulos . Puis je revenais aussitôt m'enfoncer dans le bunker de mon imaginaire.
Dans mon lit, au fond de mes histoires, je cherchais d'autres réels
plus supportables et les livres, mes amis, repeignaient mes journées de
lumière."
Mais l'horreur va le rattraper lorsque sa mère revient du Rwanda où elle était partie à la recherche de sa famille, il va apprendre ce qui est arrivé à ses cousins, cousines, oncles et tantes...
Cependant Gaby a envie de rester dans l'innocence de l'enfance, il reste neutre contrairement à ses copains qui s'engagent dans des gangs pour protéger leur quartier. Ses copains s'éloignent de lui, il trouve alors refuge dans les livres que lui prête une voisine grecque. "Il m'arrivait parfois de traverser la rue, très rapidement,
Ce roman d'inspiration autobiographique porte sur l'identité, l'exil et la perte de l'innocence. Il est très bien écrit, empreint de nostalgie pour l'enfance, plein de poésie et de pudeur.
Certains passages sont bouleversants, voire insoutenables mais il ne faut pas résumer ce roman à l'horreur du génocide.
Gaël Faye, dont c'est le premier roman, a merveilleusement bien réussi son passage de la chanson au roman et se révèle être un écrivain de talent.
Ce roman fait partie de la sélection du Prix Stanislas du premier roman qui sera décerné à Nancy le 9 septembre prochain et de la dernière sélection du Prix du Roman Fnac décerné le 1er septembre.
Citations
"Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie."
"On apprivoisait l'idée de mourir à tout instant. La mort n'était plus une chose lointaine et abstraite. Elle avait le visage banal du quotidien. Vivre avec cette lucidité terminait de saccager la part d'enfance en soi."
"Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis".
L'auteur
En 2013 paraît son premier album solo, Pili Pili sur un Croissant au Beurre. Enregistré entre Bujumbura et Paris, il se nourrit d’influences musicales plurielles: du rap teinté de soul et de jazz, du samba, de la rumba congolaise, du sébène…
"Petit pays" est son premier roman.
Merci à Zélie et aux Editions Grasset pour cette lecture en avant-première
3ème lecture parmi les seize premiers romans sélectionnés en phase 2 des 68 premières fois
8ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016
Roman sélectionné pour le festival du premier roman de Chambéry
Je le lirai, c'est une évidence !
RépondreSupprimerUn des incontournables de cette rentrée !
SupprimerUn roman qui est parmi les finalistes du Prix Fnac et qui est celui qui me tente le plus !
RépondreSupprimerIl a toutes ses chances... Desorientale est aussi excellent. Ce sont mes deux favoris !
SupprimerIl me tente bien
RépondreSupprimerN'hésite surtout pas !
SupprimerJe n'arrive plus à te suivre, au secours:)
RépondreSupprimerAucun mérite, j'ai pris de l'avance cet été avec des SP et Netgalley!
SupprimerOh la la, je le note celui-ci en très gros !
RépondreSupprimerIl le mérite !
SupprimerCarrément, le coup de coeur ! Ok, ok, je vais le lire, j'ai compris ;-)
RépondreSupprimerComment pourrais-tu faire autrement?
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