mardi 23 août 2016

La légende de nos pères de Sorj Chalandon


Date de parution : août 2011 chez Grasset
Nombre de pages : 253 

Un devoir de mémoire

La légende de nos pères était le seul livre de Sorj Chalandon que je n'avais pas encore lu...

Le narrateur Marcel Frémaux est un ancien journaliste devenu biographe familial, qui  "rédige la mémoire des autres" en remettant "en ordre les mots des simples gens"; "on me prête une vie et moi j’offre les mots."
C’est un homme seul qui n'a plus de famille, sa mère et son frère sont décédés peu de temps après son père.

Quelques années après l'enterrement de son père (où il y avait 9 personnes et 3 drapeaux), une jeune femme lui demande d'écrire la biographie de son père sur ses actes de bravoure pendant la période où il a été résistant dans un souci de préserver la mémoire familiale. Elle souhaite faire ce cadeau à son père qui est un homme qui a toujours refusé médaille et honneur et a tenu à garder son nom de guerre, Beuzaboc.
Le narrateur va rencontrer Beuzaboc lors d'entretiens d’une heure au cours desquels il va recueillir les éléments pour rédiger son livre, Beuzaboc lui parle de l'aviateur anglais qu'il a caché, du soldat allemand qu'il a tué...

Le narrateur va se retrouver à écrire l'histoire d’un homme qui le renvoie à l’histoire de son père qui est mort sans lui avoir parlé de son passé, c'était "un père sans confidences" qui refusait de répondre à ses questions.

Mais le doute va peu à peu s'immiscer quant à la véracité des faits rapportés par Beuzaboc, ces événements ont-ils vraiment eu lieu? N'était-ce pas seulement des histoires racontées le soir à une petite fille? L'écrivain  va rechercher des faits historiques attestant des dires du vieil homme... Ses réflexes de journaliste resurgissent...

Outre la question de la mémoire et de la transmission, ce roman est aussi l'occasion pour Sorj Chalandon de nous parler de son processus d’écriture, d'imaginer le métier de biographe familial, d'évoquer l'émotion qui doit passer avec la personne dont il écrit la vie, une émotion "entre la cordialité et la confiance."

Comme toujours avec Sorj Chalandon, j'ai été immédiatement happée par son récit et éblouie par la finesse de son écriture. Encore un roman superbe, inoubliable...
Le ton est juste et le tout est très émouvant.
 
Rappelons que Sorj Chalandon a été récompensé par le prix du Style pour son roman Profession du père en 2015.


L'auteur
Sorj Chalandon est un journaliste et écrivain français né en 1952.
Il a été grand reporter puis rédacteur en chef adjoint au quotidien Libération de 1974 à  2007. Durant cette période il remporte le Prix Albert-Londres (1988) pour ses reportages sur l'Irlande du Nord et sur le procès de Klaus Barbie.
Depuis, il est devenu un auteur reconnu grâce à "Une promesse" en 2006 Prix Médicis, "Mon traitre" en 2008 Prix Joseph Kessel et en 2011 "Retour à Killibegs" couronné par le Grand Prix du roman de l'Académie Française.
Le prix Goncourt des lycéens lui est attribué pour "Le Quatrième Mur" en 2013.



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6 commentaires:

  1. c'est le roman de Chalandon qui me plait le moins - je sais pourtant que c'est un livre qui compte beaucoup pour lui (le père menteur est en fait le sien) mais c'est un roman auquel j'ai eu du mal à accrocher

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    1. Ah bon? Moi je suis une telle fan que je pense ne pas être totalement objective... en tout cas son écriture est quand même toujours là
      Moi ce serait plutôt "une promesse" que je classerai en dernier...

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  2. Il est dans ma PAL depuis un bon moment, il va falloir que je l'en sorte :)

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  3. Moi aussi je l'avais dans ma PAL depuis plus d'un an, je ne regrette vraiment pas de m'être décidée à le lire...

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  4. J'ai beaucoup aimé ce dernier livre de Chalandon, emprunt comme toujours de beaucoup d 'émotion. J'espère qu'il écrit son prochain roman car comme toi, je suis une de ses lectrices inconditionnelles.

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    1. J'espère comme toi qu'il va sortir vite un nouveau roman, peut être l'année prochaine? On croise les doigts...

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