Date de parution : septembre 2016 aux Éditions de minuit
Nombre de pages : 240
Sibylle est une mère fragile, un brin dépressive, fragilisée par un récent divorce. Dans sa jeunesse, elle a été une militante de gauche active contre "la lepenisation des esprits", puis a entrepris des études pour devenir chirurgien pour "rompre avec cette fatalité qui aplatit la famille génération après génération". Elle voulait offrir sa réussite en cadeau à sa famille. Parallèlement elle avait commencé l'écriture d'un roman.
Son jeune fils de 16 ans Samuel part à la dérive, il décroche à tous les niveaux, adopte un look de skinhead et tient des propos racistes. Au cours de leur divorce, ses parents se sont livrés un combat dont il a souvent été l'enjeu. Un ado en proie à un terrible mal de vivre, barricadé derrière ses écouteurs à écouter Bowie...
Sybille va quitter son emploi d'infirmière durant quelques mois pour entreprendre avec Samuel la chevauchée de la dernière chance en Asie centrale dans les montagnes du Kirghizistan pour le sauver d'une erreur qu'il a commise, pour le libérer de ses démons et de ses idées extrémistes, de sa peur des musulmans, pour qu'il retrouve des valeurs essentielles et reprenne contact avec la vraie vie. Sybille et Samuel ont partagé l'amour des chevaux quand Samuel était
plus jeune, Sybille espère qu'ils vont retrouver une certaine complicité
autour des chevaux.
Mais au fil des pages on découvre que c'est aussi pour elle un moyen de reconstruire sa propre vie, elle qui a le sentiment d'avoir tout raté, elle qui a une très mauvaise image d'elle-même. A travers ses rêves et des flash back on va peu à peu découvrir son passé au fil des chapitres.
Un huis clos passionnant, une écriture cinématographique, une histoire qui se passe le plus souvent dans le silence, mère et fils ne parlent que de l'essentiel dans la journée, de la nourriture, des routes à prendre, ils sont pris dans la banalité des gestes du quotidien "Les mots sont ici comme tous ces poids morts dont on se débarrasse parce qu'ils ne servent qu'a alourdir les bagages.". Laurent Mauvignier excelle à créer une atmosphère, les chevaux deviennent même à certains moments des personnages à part entière.
Des rencontres en chemin, des déchainements de la nature, des moments d'angoisse jalonnent ce récit qui se lit d'une traite.
Laurent Mauvignier dissèque à merveille le désarroi d'une mère, le mal être d'un ado et les relations compliquées entre eux deux. Il excelle dans la description des sentiments, le regard plein de colère, de pitié, de mépris de Samuel sur sa mère est terrible. Sybille, quant à elle, éprouve de la honte pour ses rêves brisés, pour ses échecs et se sent jugée par son fils.
Des rencontres en chemin, des déchainements de la nature, des moments d'angoisse jalonnent ce récit qui se lit d'une traite.
Laurent Mauvignier dissèque à merveille le désarroi d'une mère, le mal être d'un ado et les relations compliquées entre eux deux. Il excelle dans la description des sentiments, le regard plein de colère, de pitié, de mépris de Samuel sur sa mère est terrible. Sybille, quant à elle, éprouve de la honte pour ses rêves brisés, pour ses échecs et se sent jugée par son fils.
Ce livre est à la fois un roman intime et un roman d'aventure. Je l'ai trouvé déchirant, le lien mère-fils est traité d'une façon délicate et juste.
C'est une sorte de voyage initiatique dont j'ai ralenti la lecture à la fin tellement je me sentais bien dans ce récit. La construction de ce roman est parfaite et la fin est tout simplement sublime. Des personnages inoubliables...
Ce roman est sélectionné pour les prix Goncourt, Médicis, Décembre et Fémina
Citations
Citations
"On ne fait pas de projet d'avenir, les projets c'est pour ceux qui n'ont pas de présent. Quand le présent vous comble, pourquoi aller chercher demain ce qui s'accomplit pleinement chaque jour."
"Les immigrés se sentent seulement tolérés quand ils arrivent quelque part, on finit par s'inquiéter du simple fait de respirer."
L'auteur
"Les immigrés se sentent seulement tolérés quand ils arrivent quelque part, on finit par s'inquiéter du simple fait de respirer."
L'auteur
Issu d’un milieu modeste, Laurent Mauvignier, né en 1967, abandonne des études de BEP comptabilité pour entrer à l’Ecole des Beaux arts de Tours.À partir de 1997, il se consacre exclusivement à l’écriture.
"Dans la foule" est lauréat du Prix du roman Fnac en 2006.
"Des hommes" reçoit le Prix des Libraires en 2009.
Lu du même auteur
22ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2016
Il m'attend, je me le suis fait dédicacer par l'auteur au forum Fnac, ça sera mon tout premier Mauvignier ! ;-)
RépondreSupprimerQuelle chance.. pas de dédicace pour moi à Manosque où j'ai vu l'auteur car je l'ai lu sur liseuse !!!
SupprimerJamais lu non plus, mais il m'attend sagement sur ma table de chevet ! J'ai hâte ;-)
RépondreSupprimerTu vas te régaler !
SupprimerJe l'ai beaucoup aimé aussi, c'était ma première lecture de cet auteur, ce qui me conduira sûrement à lire d'autres de ses ouvrages. J'ai appris depuis que "Dans les pas du fils" racontait la même histoire (vraie).
RépondreSupprimerJ'ai assisté à une rencontre avec Laurent Mauvignier où il introduisait son propos en disant qu'il s'était inspiré d'un fait divers vrai d'un père et de son fils...
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