Nombre de pages : 237
Nous faisons connaissance avec Marguerite en août 1944 alors que le visage enduit de goudron en forme de croix gammées, elle est tondue devant une foule déchaînée sous les insultes et les rires. On découvre tout de suite une femme à la forte personnalité qui en impose avec son regard hautain.
Flash back sur ses années de guerre. Pierre, son mari, un homme solide et bon, est mobilisé après seulement quatre semaines de vie commune, Marguerite et Pierre se sont mariés en août 1939.
Après quelques heures volées avec son homme à la veille de Noël 39 lors de la drôle de guerre, elle reste des mois sans nouvelles de Pierre, plus tard elle apprend qu'il a été fait prisonnier.
Pour Marguerite, après le choc du départ de Pierre, la vie s'organise dans la solitude, le froid et la faim, elle doit apprendre les gestes de son homme, bêcher, fendre le bois... Déterminée et calme, elle vaque à ses occupations, nourrit ses poules et ses lapins et fait preuve d'assurance, de crânerie et de courage mais elle découvre également le plaisir d'être une femme indépendante aussi forte qu'un homme et une liberté inédite qui l'inquiète mais la grise aussi.
En juin 40 elle refuse de se joindre à l'exode des réfugiés, elle voit ceux qui fuient comme le "troupeau de la débâcle". Elle se lie avec Raymonde la postière, une femme forte et engagée, entretient des relations avec sa voisine Germaine, une femme résignée dont elle ne veut absolument pas suivre le destin, et protège Paul, un jeune gitan.
Elle parle à son homme en accomplissant les
gestes du quotidien dans l'attente permanente de son retour jusqu'au
jour où, près de trois ans après son départ, elle commence à se résigner,
Pierre devient de plus un étranger pour elle, elle se sent soudain libérée d'un poids. Un
jour arrive où elle ne relit plus chaque jour ses lettres "La solitude a
chassé le besoin de l'autre." Ces années de guerre et d'occupation
l'ont changée...
Ce livre dresse un beau portrait de femme qui découvre, par la solitude forcée que lui impose la guerre, que les femmes peuvent accomplir les mêmes choses que les hommes. Elle découvre aussi la sensation grisante de la liberté. Une forte personnalité qui refuse toujours de courber l'échine, qui refuse d'avoir la vie résignée de sa mère. J'ai trouvé ce roman assez intéressant dans ce qu'il nous donne à comprendre de l'évolution de Marguerite mais j'ai été déçue par le côté assez convenu de l'histoire et par une écriture assez banale.
L'auteur
Jacky Durand est journaliste et chroniqueur gourmand à Libération.
"Marguerite" est son premier roman.
7ème lecture parmi les douze premiers romans de la sélection rentrée d'hiver des 68 premières fois
21ème contribution au Challenge Rentrée Hiver 2017 organisé par Laure de MicMelo
Catégorie ALIMENT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire