Date de parution : 23 aout 2023 chez Flammarion
Nombre de pages : 240
" Ce ne sera pas de l’autofiction, ce sera de la vivisection."
La narratrice de ce roman a promis à ses enfants et à son mari de raconter ce qui a déchiré leur vie de longs mois durant. Trois ans après les faits, Amélie Cordonnier tient parole et remonte le temps jusqu'à ce jour de juin 2020 où tout a commencé. Il y a d'abord eu un courrier, pris pour une mauvaise plaisanterie. Alertée par un appel pour maltraitance, la Protection de l'enfance la convoquait en famille à un rendez-vous visant à s'assurer que son fils et sa fille étaient bien en sécurité dans leur foyer.
Un dispositif pilote de la Protection de l'enfance est mis en œuvre. La machine est lancée, rien ne semble devoir l'arrêter...
Suite à une dénonciation anonyme au 119, les parents vont devoir démontrer à des assistantes sociales qu'ils sont de bons parents. Comment prouver qu'on aime ses enfants ?
Le roman oscille très habilement entre fiction et réalité. L'auteure imagine un engrenage infernal dans lequel cette famille est entraînée. Après la sidération c'est peur et honte qui s'installent, sentiments renforcés par l'immiscion d'un assistant social jusque dans leur domicile pour un "accompagnement familial" qui vire au cauchemar. Surveillance permanente, dépossession de leur intimité, impression de vivre en prison à domicile, vie régentée par cet homme dont le comportement n'est pas sans nous évoquer celui de Super Nanny "Son objectif est clair : nous défaire de nos désordres, nos paresses, nous forcer à abandonner nos habitudes familiales qu'il juge mauvaises."
Dans ses précédents livres Amélie Cordonnier explorait la question de l'intimité de la famille mettant en scène la violence verbale dans "Trancher", une forme de maltraitance dans "Un loup quelque part". Ici elle parvient à merveille à créer la tension qui monte et l'intensité dramatique de plus en plus prégnante vécue par cette famille sous surveillance. Elle nous entraîne dans un sorte de Big Brother.
Des références à des livres, des films comme Psychose et 1984, des références aux précédents romans de l'auteure agrémentent ce thriller familial impressionnant de maîtrise qui interroge les questions de l'emprise et des diktats en matière d'éducation.
Jostein est plus réservée sur ce roman
L'auteure
Photo : Astrid di Crollalanza © Flammarion
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