Les Mangeurs de nuit de Marie Charrel

Date de parution : janvier 2023 aux éditions de l'Observatoire
Nombre de pages : 304

L'histoire se déroule des années 1920 à l'après-guerre en Colombie-Britannique. 

Hannah est une Nisel, une fille d'immigrés japonais. Si son père l'a bercée de contes nippons, elle se sent avant tout canadienne; alors pourquoi les autres enfants la traitent-ils de "sale jaune" ? 

Jack, lui, est un creekwalker. "Marcheur des ruisseaux et amoureux des poèmes oubliés", il veille sur la forêt et compte les saumons pour établir les quotas de pêche. Grand solitaire, il aime se réfugier dans les légendes autochtones depuis le départ de son frère à la guerre. Le jour de 1946 où il tombe nez à nez avec un ours blanc au cœur de la Colombie-Britannique, il croit rêver car la créature n'existe que dans les mythes anciens. Pourtant, la jeune femme inconsciente qu'il recueille semble prouver le contraire : marquée des griffes de la bête, Hannah développe d'étranges dons à son réveil. Malgré lui, Jack va devoir veiller sur cette mystérieuse japonaise qui a survécu à l'attaque de l'ours. 

Une histoire intéressante par son aspect historique, on apprend beaucoup sur la façon dont les japonais ont été perçus au Canada, en particulier en Colombie-Britannique pendant des années et sur les brimades qu'ils ont subies dans les années 40. Mais le désordre chronologique dans la narration, que rien ne justifiait à mon sens, a terni mon plaisir de lecture donnant un côté artificiel à ce roman à la langue très sensorielle et visuelle. La surabondance de légendes, mythes et magie a un peu lassé la lectrice cartésienne que je suis. Cette lecture m'a cependant permis de découvrir une auteure dont je prendrai plaisir à lire les autres romans. 

L'auteure 

Marie Charrel est journaliste au Monde. Elle a publié son premier roman en 2010. "Les mangeurs de nuit" est son septième roman.

Photo : © Audrey Dufer