Date de parution : août 2015 au Seuil
Nombre de pages : 273
C'est l'histoire d'un bébé congolais abandonné dans un orphelinat au Congo, à proximité de Pointe- Noire.
L'auteur met en scène Moïse, jeune orphelin de 13 ans affublé du surnom de « Petit Piment », qui vit dans un orphelinat dirigé par un directeur autoritaire et très
corrompu. Moïse, comme son meilleur ami Bon aventure Kokolo, a été abandonné à l'âge de 2 mois et recueilli dans cet orphelinat géré par une congrégation religieuse.
Leurs seuls rayons de soleil sont les originales leçons de catéchisme du prêtre Papa Moupelo.
Mais la "révolution socialiste" s'installe dans le pays et l'orphelinat passe aux mains d'un directeur nommé par les autorités politiques, le gouvernement interdit la religion dans les établissements publics du pays.
Une section de l'UJSC, union de la jeunesse socialiste congolaise, est installée dans l'orphelinat.
On va ensuite suivre Moïse à Pointe-Noire lorsqu'il parvient à s'enfuir de l’orphelinat avec deux jumeaux caïds. S'ensuivra une vie d'errance dans la rue avant qu'il ne trouve une sorte de famille d'adoption auprès de maman Fiat 500 et de ses dix filles, toutes plus belles les unes que les autres...
« Petit Piment » est un roman social sur l'enfance malmenée mais Alain Mabanckou nous dépeint également la
société congolaise. A travers la vie de "Petit Piment",
c'est l'histoire de ce pays, l'indépendance,
la révolution socialiste que le lecteur découvre en arrière-plan. Le tout baigne dans une atmosphère de corruption, de pauvreté et de conflits
ethniques. La condition des femmes y est aussi dépeinte sans concession.
La langue d'Alain Mabanckou est pétillante et imagée, pleine d'humour notamment dans le choix des noms des personnages. Les portraits sont vivement troussés et le rythme alerte.
La langue d'Alain Mabanckou est pétillante et imagée, pleine d'humour notamment dans le choix des noms des personnages. Les portraits sont vivement troussés et le rythme alerte.
Un beau moment de lecture.
Citations
"Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils
avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque
nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible."
"Plus les semaines s'écoulaient, plus les mots précieux que nous avions mémorisés grâce à notre prêtre s'effaçaient, de même que les airs de ses chansons qui nous donnaient le courage de commencer la semaine à l'école."
L'auteur
Alain Mabanckou est né en 1966 au Congo Brazzaville. Son enfance se passe à Pointe-Noire, capitale économique du Congo.
Il commence des études de Droit à Brazzaville et les poursuit en France où il obtient un DEA en Droit des affaires.
La Lyonnaise des Eaux – aujourd’hui SUEZ – l’engage alors comme conseiller, et il occupera ce poste pendant une décennie.
Parallèlement il publie des livres de poésie puis fait paraître un premier roman en 1998, Bleu-Blanc-Rouge, qui lui vaut le Grand prix littéraire d’Afrique noire.
Il démissionne de la Lyonnaise des Eaux lorsque l’Université du Michigan lui propose le poste de Professeur des littératures francophones en 2002. Il y enseigne pendant 4 ans avant d’accepter l’offre de la prestigieuse Université de Californie-Los Angeles, UCLA, où il enseigne actuellement au Département d’études francophones et de littérature comparée.
"Mémoires de porc-épic" a reçu le Prix RENAUDOT 2006 et Le Prix de la rentrée littéraire française 2006
En 2012, l'Académie Française lui décerne le Prix Henri Gal pour l'ensemble de son œuvre.
10ème contribution au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015
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