Nombre de pages : 93
Le rire contre le cancer
Noémie Caillault nous raconte dans ce court témoignage son combat contre le cancer du sein que les médecins lui ont détecté à l'âge de 27 ans.
Avec beaucoup de drôlerie et de dérision elle évoque les étapes de ce parcours qui, pour "un petit cancer" pour lequel les médecins lui répètent tous "à priori ce n'est pas grave", aura quand même duré 3 ans...
Tout y passe : l'annonce, le prélèvement d'ovocytes pour d'éventuelles FIV si la chimiothérapie fait trop de dégâts, le recours à un acupuncteur, la crainte de la chute des cheveux, les essais de perruque, le casque réfrigérant pour éviter cette chute, la chute des ongles, des cils, l'angoisse de l'ablation du sein, les tatouages avant la radiothérapie, la fatigue du trajet pour des séances de rayons de 5 minutes, les relations avec les hommes, "Sentir que je lui plaisais, dans ces circonstances, a été très jouissif. Son regard sur moi, c'était comme un doigt d'honneur à la maladie. Une caresse dont j'avais justement besoin...", "Avec mon cathéter qui me défonce la poitrine, une sécheresse vaginale et une tumeur dans le sein, ça reste très cadré comme abandon..."
Elle évoque aussi les réactions, les regards compatissants et les multiples maladresses de son entourage, "Quand on est malade, pour certains, il y a cette idée, étrange, que nous sommes un réceptacle à histoires pourries". L'attitude de sa mère, "ma mère, la diplomatie d'un dictateur et la délicatesse d'un ours", le décalage avec les autres à la fin du traitement, les autres pour qui son cancer est maintenant du passé et ne comprennent pas sa fatigue.
Être victime d'un cancer conduit aussi à dépenser sans compter "La peur de mourir a eu un effet néfaste sur mes finances... Vous avez déjà vu un coffre-fort suivre un corbillard?" mais aussi à se voir refuser une demande de prêt pour un achat immobilier.
Être victime d'un cancer conduit aussi à dépenser sans compter "La peur de mourir a eu un effet néfaste sur mes finances... Vous avez déjà vu un coffre-fort suivre un corbillard?" mais aussi à se voir refuser une demande de prêt pour un achat immobilier.
Noémie Caillault termine son récit par un amusant Guide Michelin des hôpitaux parisiens dans lesquels elle a été soignée et surtout par un dernier chapitre où elle liste ce que cette épreuve aura changé dans sa vision de la vie.
Toutes les personnes qui ont traversé les mêmes galères que Noémie, ne pourront qu'apprécier la justesse de son récit...
Toutes les personnes qui ont traversé les mêmes galères que Noémie, ne pourront qu'apprécier la justesse de son récit...
Un texte fort raconté sur un ton plein d'humour sans aucun pathos, sans aucun jugement sur les médecins et son entourage, un récit ponctué de jolis dialogues avec Max, sa petite voix intérieure. Il émane de cette femme combative et énergique un formidable amour de la vie.
Noémie Caillault, jeune comédienne, a puisé dans sa lutte l'inspiration pour mettre en scène son histoire au théâtre de la Pépinière à Paris et au festival
d’Avignon. Un spectacle à ne
pas manquer car il semble aussi réussi que son livre, un spectacle qui doit certainement fournir encore plus d'émotion.
Citations
"Y croire !? Voilà, c'est ça !!! C'est une entrée en religion, avoir un cancer. Faut avoir la foi. En quoi? En dieu Guérison, surtout, même si c'est une religion polythéiste, il y aussi le dieu traitement et le dieu Médicament, qui ont tous comme représentant le clergé en blouse blanche..."
"Désormais, ma vie, c'est chimio, boulot, dodo."
"La personne qui a choisi d'appeler ça "tu-meur" aurait bien fait d'attendre d'avoir fini son analyse lacanienne, parce qu'elle ne nous a pas rendu service sur ce coup-là!"
Née en 1984, Noémie Caillault découvre le théâtre grâce à la troupe Les croq'planches avec laquelle elle jouera une dizaine d'années.
Son cancer du sein sera le sujet de son premier texte de théâtre.
« Maligne » est un monologue autobiographique à l'humour bien trempé malgré la gravité du sujet. La comédienne, nouvellement auteur, monte sur scène pour interpréter son propre texte, sous la direction de Morgan Perez. Ce premier seul en scène est joué à la Pépinière Théâtre.
17eme contribution au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo
je l'avais vue à la télé mais je n'avais pas compris qu'elle avait écrit un ouvrage, je n'avais entendu parler que du one-woman show
RépondreSupprimermerci pour ton billet qui m'a vraiment donné envie de le lire! Un sujet fort, et qui rappelle également qu'on peut être touchée à tout âge par un cancer (le fait de voir que l'auteur est née la même année que moi m'a donné une grosse claque)
C'est un très bon livre qui se lit très vite, j'aimerai vraiment voir sa pièce de théâtre...
SupprimerEt pour être passée par cette saleté de maladie je peux te confirmer que tout ce qu'elle dit est extrêmement vrai.
Pas certaine que j'ai le courage de lire ce genre de livre. Cette maladie me fait tellement peur....
RépondreSupprimerC'est écrit avec énormément d'humour , ce n'est pas triste du tout. Un vrai hymne à la vie.
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