vendredi 20 mai 2016

Etonnants Voyageurs - St Malo



Première participation pour moi à ce festival breton pendant 2 jours.

Beaucoup, beaucoup de cafés littéraires...

Voici en résumé mes moments marquants et mes découvertes :


* une matinée en compagnie d'Hubert Reeves (projection d'un film sur sa vie suivie d'un entretien avec lui)

* différents cafés littéraires:
  • Léonardo Padura, Bob Shacochis, Mathias Enard sur le thème " Le souffle de l'histoire"
  • Roland Brival, Scholastique Mukasonga et Christian Garcin sur le thème des "Romans de vie"
  • Ted Conover, Catherine Poulain et Sylvain Pattieu sur "Le besoin d'ailleurs"
  • Velibor Colic, Ciler Ilhan et Olivier Weber sur "Les frontières"
  • Tom Cooper, Alfred Alexandre et Caryl Ferrey sur "Atmosphère"
  • Charles King, JP. Kauffmann et Monique Durand sur "Lieux de mémoire"
  • Gilles Lapouge, Mariusz Wilk et Dany Laferrière sur "Écrivains en liberté"
Des échanges toujours riches et pour moi deux belles découvertes :  

Velibor Colic qui vient de publier "Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons" Cet écrivain est bosniaque et est arrivé en France à 28 ans à la gare de Rennes. Il a parlé avec beaucoup d'humour mais aussi de mélancolie de son parcours de migrant, de la nécessité de rechercher l'humain derrière le migrant, de la peur éprouvée par le  migrant qui est, selon lui, beaucoup plus forte que la peur que certains éprouvent envers les migrants. 
Un homme passionné et passionnant.
Son livre sera certainement une de mes prochaines lectures.


Dany Laferrière qui vient de publier "Mythologies américaines" chez Grasset qui regroupe certains de ses anciens textes.
Après "le Cri des oiseaux fous" en 2015, Zulma publie en mai 2016 "le Charme des après-midi sans fin" et "l’Odeur du café", des romans anciens devenus introuvables en France.
J'ai découvert un homme passionnant, très érudit et plein d'humour.
Je retiens deux de ses propos " Savoir qu'on est heureux à la seconde où on l'est est un vrai bonheur" et  "La vie c'est essayer d'avoir du bonheur sans ajouter à la douleur des autres"   



* Une rencontre avec Catherine Poulain, très à l'honneur dans ce festival puisqu'elle y a  reçu pas moins de 5 prix pour Le grand marin  : le prix Joseph Kessel, le prix des gens de la mer, le prix Compagnie des Pêches, le prix Bouvier, le prix Ouest France. Deux d'entre eux lui ont été remis à bord d'un chalutier La grande Hermine.
Lors de la remise du prix Ouest France, un extrait de son livre a été lu par Carole Martinez qui faisait partie du jury. Un grand moment !

Catherine Poulain a parlé des carnets de voyage dans lesquels elle écrivait sur les bateaux pendant ses quarts, elle y notait les scènes de pêche. Elle dit avoir été surprise de pouvoir être publiée et encore plus du succès rencontré par son livre, elle pensait que cela n'intéresserait personne car trop répétitif.
Quand on lui demande pourquoi elle a choisi de partir en Alaska, elle dit avoir voulu aller vers le "nulle part", que ce qui l'intéresse c'est l'ivresse de la route, le mouvement.
Elle dit (toujours en réponses aux questions des journalistes, car elle n'est guère bavarde...) avoir voulu qu'on sente le monde physique, qu'elle n'avait aucun message à faire passer, qu’elle a utilisé des phrases brutales, directes pour montrer l'urgence, qu’elle a voulu montrer les contrastes et les couleurs, que sur les bateaux il n'est plus question de genre homme/femme car la priorité c'est le travail - le bateau - la pêche, les seules urgences du corps sur le bateau sont boire et manger.
Questionnée sur ses goûts de lectrice, elle parle de goûts très anarchiques et souligne que, selon elle, pour écrire il n'y a pas besoin d'avoir des références littéraires, "tout le monde peut écrire".

J'ai découvert une femme très simple, très humble, un peu perdue dans ce milieu de festival littéraire, on avait l'impression qu'elle avait hâte de retrouver ses moutons... Une femme extrêmement timide également qui, lors de la remise du prix Ouest France ne parvient qu'à dire "Mer... Merci". 


* Un échange avec Sorj Chalandon en pleine séance de dédicaces. 
Il y avait peu de personnes au stand Grasset en fin de journée, ce qui m'a permis d'échanger un petit moment avec cet écrivain toujours aussi accessible et disponible (je l'ai rencontré à Nancy en septembre dernier). 
Nous avons parlé de la pièce de théâtre "Mon traître" inspirée de Mon traître  et de Retour à Killybegs , pièce que j'ai eu la chance de voir en février, il m'a dit y avoir assisté incognito, avoir pleuré lors de la représentation et avoir été consolé par sa voisine qu'il ne connaissait pas et qui lui a dit "mais ce n'est que du théâtre" !!!. Le plus émouvant c'est qu'il avait les larmes aux yeux en me racontant ça...
Nous avons parlé de Lyon, sa ville de naissance, où il ne peut revenir que depuis peu de temps tellement c'était douloureux pour lui, du quartier St Just - St Irénée où il a passé son enfance et situé  Le petit Bonzi , un quartier que je connais bien...
Il m'a dit que Le quatrième mur  et  Profession du père  étaient  adaptés au théâtre en ce moment à Rennes et que certains de ses livres allaient être adaptés en BD. 
Quand je lui demande s'il va publier un nouveau livre, il me répond que depuis la sortie de Profession du père, il a fait 180 rencontres autour de ce texte et que tant qu'il parle d'un livre il ne peut pas commencer à en écrire un autre... 
Je lui dit alors d'arrêter ces rencontres pour que nous puissions à nouveau le lire très vite !                 


* Un échange avec Evains Wêche (les brasseurs de la ville), un de mes chouchous des 68 premières fois, j'ai pu lui parler de cette opération dont il ne connaissait pas l'existence et je lui ai donné l'adresse de différents blogs où il pourra lire nos chroniques. 

* Une dédicace d'Olivier Bourdeaut (En attendant Bojangles) que j’interroge sur sa participation au Marathon des Mots de Toulouse fin juin et qui m'apprend, à ma plus grande joie, qu'il sera présent et qu'Hippolyte Girardot y fera une lecture d'un extrait de son livre !!!  
Je confirme : il a de magnifiques yeux !!!


6 commentaires:

  1. Quel formidable féstval! J'adore Sorj Chalandon et effectivement il est très abordable! Et j'aime beaucoup Carole Martinez que j'ai aussi rencontrée alors l'entendre lire un extrait devait être vraiment bien! J'aimerai bien rencontrer Alain Mabankou aussi!Un chouette moment! merci du partage!

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    1. Un super festival en effet ! et je n'ai pas pu parler de tout dans ce billet... quant à Alain Mabankou il sera au Marathon des Mots à Toulouse, festival centré sur l'Afrique cette année et j'y serai aussi !!!

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  2. De formidables rencontres! Tu as eu bien raison de dire à Sorj Chalandon de ne plus faire de rencontres pour se consacrer à l'écriture! J'attends moi aussi son prochain livre avec impatience...

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    1. Toi aussi tu es une fan? J'espère qu'il va m'écouter...

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  3. Sympa, vraiment. Il faudra que je me décide à y faire un tour lors d'une prochaine édition. Je vois que tu as assisté à une conférence avec Bob Shacochis : si tu as un peu de temps pour lire La femme qui avait perdu son âme, je crois que c'est le livre qui m'a le plus impressionnée depuis le début de l'année.

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    1. Très sympa en effet comme festival, le dernier Bob Shacochis est sur mon interminable liste...

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