Date de parution : février 2017 chez Albin Michel
Nombre de pages : 426
" Finalement, l'après-guerre, c'est encore plus dur que la guerre."
Alice a 5 ans en 1943, elle vit à la campagne à Salies-de-Béarn avec sa nourrice Jeanne et de multiples questions la tourmentent, elle ne comprend pas le monde qui l'entoure, elle ne comprend surtout pourquoi sa mère a dû l'abandonner. Pour toute réponse à ses questions elle obtient des phrases lapidaires "Parce que c'est la guerre", "Tu comprendras plus tard".
Elle ne comprend pas pourquoi ses camarades d'école la rejettent, se demande qui sont ses parents et si sa mère reviendra la chercher. Un jour, des allemands débarquent dans son école et emmènent un de ses camarades, elle entend pour la première fois prononcer le mot de juif sans comprendre ce que cela signifie.
Début 1946 arrive et sa mère n'est toujours pas venue la chercher... Alice, très émouvante, continue à arpenter les rues avec sa layette accrochée à son cartable pour que sa mère la reconnaisse.
Un jour pourtant, sa mère Diane arrive, mais elle est totalement différente de la belle parisienne qu'elle avait idéalisée. Diane l'emmène à Paris et Alice va vivre avec cette mère au mystérieux tatouage sur le bras et Mr Marcel, propriétaire d'un atelier de confection, qui va voir les listes tous les jours au Lutetia. Alice l'accompagne un jour sans comprendre de quoi il s'agit, elle se demande simplement pourquoi on cherche encore des gens alors que la guerre est finie. Alice va continuer à vivre dans le silence avec sa mère triste, silencieuse et peu aimante et rester avec ses questions sans réponses. Heureusement Alice se lie d'amitié avec son voisin Jean.
Diane est hospitalisée pour une vilaine toux et l'assistante sociale envoie Alice chez son père américain qui vit à New-York, voilà un père qui apparait alors qu'on lui avait toujours dit qu'il était inconnu... et voici une nouvelle séparation douloureuse pour la petite fille.
Ce roman parle de la guerre et surtout de l'après guerre dans une narration à hauteur d'enfant, de Salies à Paris puis New York, de mai 43 à juin 47. L'auteure raconte la difficile période de l'après-guerre où chacun se retrouve
confronté à la dure réalité loin des rêves qu'il a pu faire pendant
la guerre.
L'écriture très fluide rend la lecture très agréable. Les sentiments, les propos prêtés à Alice sonnent très juste. Les différents personnages rencontrés par Alice sont tous attachants de Jeanne à Diane, de son amie Marie à son voisin Jean jusqu'à l'oncle Vadim.
Alice est particulièrement émouvante dans sa fraicheur, sa naïveté et sa quête d'amour. L'auteure a parfaitement bien à réussi à se mettre dans sa peau de cette petite fille très volontaire et courageuse assaillie de multiples questions qui restent sans réponse mais bien décidée à faire exploser la chape de silence qui l'entoure. "Pour savoir où l'on va, on doit savoir d'où l'on vient."
Un premier roman très réussi sur les secrets de famille, sur la filiation sur un fond d'histoire passionnant. Un vrai page-turner.
Un premier roman très réussi sur les secrets de famille, sur la filiation sur un fond d'histoire passionnant. Un vrai page-turner.
Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de roman lors d'une masse critique.
Citations
" La vie n'est pas décevante, c'est l'écart entre ce que nous projetons et la réalité qui est intolérable."
L'auteure
Depuis l’enfance, Sarah Barukh a toujours aimé les histoires, celles
qu'on lui contait ou celles qu'elle s’inventait. Elle a longtemps
travaillé dans la communication, la production audiovisuelle et
éditoriale.
"Elle voulait juste marcher tout droit" est son premier
roman.
8ème lecture parmi les douze premiers romans de la sélection rentrée d'hiver des 68 premières fois
22ème contribution au Challenge Rentrée Hiver 2017 organisé par Laure de MicMelo
Tentant mais ma PAL va bientôt exploser.
RépondreSupprimerEssaye de lui faire une petite place dans ta pal quand même !
SupprimerNi la couverture ni le titre ne me faisaient envie donc j'avais passé mon tour, mais je vois que j'ai eu tort! je vais m'arranger pour rattraper ça!
RépondreSupprimerTu ne devrais pas le regretter, c'est un premier roman très bien maitrisé et bien construit avec une héroïne Alice très attachante.
SupprimerBonne lecture !
Contrairement à toi et à Nicole, je suis restée totalement insensible à ce récit, que j'ai trouvé mièvre et, pour tout dire, très maladroitement écrit... On ne peut pas toujours être d'accord, n'est-ce pas ;-)
RépondreSupprimerPour une fois, on n'est pas d'accord... C'est normal et c'est bien qu'il y ait toute cette diversité de points de vue dans le groupe.
SupprimerConstruction d'identité et passage de l'enfance à l'âge adulte sur fond de seconde guerre mondiale passée au filtre du regard d'une jeune enfant qui va outre un voyage qui va l'amener d'une ferme retirée du Béarn, à Paris puis à New York, voyage entre inconnu et incompréhension aussi. Un premier roman elliptique qui suggère plus qu'il ne décrit, et c'est finalement plutôt réussi. Le réalisme? et si on était dans un roman et qu'on se laissait porter par le petit personnage d'Alice.
RépondreSupprimerMerci de votre passage sur mon blog.
SupprimerNous avons eu la même lecture de ce très beau premier roman. Un livre à faire découvrir...