Date de parution : mars 2021 chez P.O.L.
Nombre de pages : 256
À vingt-cinq ans, après un bref séjour en
prison pour
une bêtise de jeunesse, le narrateur, Aymeric, un jeune homme un peu paumé qui se cherche professionnellement, retrouve Florence avec qui il a
travaillé quelques années plus tôt. Florence est plus âgée que lui, elle a
maintenant quarante ans. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Aymeric et Florence s'installent ensemble et Aymeric assiste à la naissance de Jim avec qui il a l'impression d'avoir entamé une relation pendant la grossesse. Durant les
premières années de la vie de Jim, il s'investit auprès de lui comme s'il
était son père. D'ailleurs, Jim lui-même pense être le fils d'Aymeric.
"J’en retirais une forme de confiance, je ne sais pas, d’aplomb un
peu ridicule. Je me sentais adulte. Ce n'était pas une histoire de
maturité mais vraiment d'image sociale". Ils vivent tous les trois en harmonie au plus près de la nature dans le Haut-Jura.
Aymeric se passionne pour le football parce que Jim aime ce sport autour duquel ils vont développer leur complicité. "Sans Jim notre histoire n'aurait pas duré aussi longtemps. Jim en était le centre, la structure tout autant que le ciment."
Jusqu'au jour où Christophe, le père biologique du garçon, réapparaît après un drame qui a détruit sa vie et reprend peu à peu sa place dans la famille.
Aymeric devient le "parrain" de Jim qu'il continue de
voir régulièrement, jusqu'au départ de l'enfant et de ses parents pour le Canada. Aymeric et Jim vont vivre cette séparation comme un arrachement. " Depuis sa naissance je ne vivais qu'à travers ce gamin qui n'était pas le mien, il était devenu plus important que tout ce que j'avais connu jusqu'alors, il avait rendu tout le reste sans intérêt."
L'histoire se déroule dans un Jura que l'auteur restitue à merveille. L'intrigue est centrée sur la relation entre Aymeric et Jim et sur les ressentis d'Aymeric, un homme hypersensible qui manque de confiance en lui mais que la paternité a aidé à se construire, un homme gentil, sans doute trop gentil, qui n'est ni un héros ni un
antihéros. La question de l'amour à vie d'un enfant qui n'est pas le sien et la question de l'abandon sont au cœur du roman. Pierric Bailly aborde le thème de la paternité avec beaucoup de sensibilité au plus près des émotions des personnages. Il met en scène un homme conciliant qui tente d'occuper avec subtilité mais parfois avec une maladresse touchante une place auprès de celui qu'il considère comme son fils. "Il
avait beau ne pas être mon fils de sang, je lui avais forcément transmis
des attitudes, des traits de caractère, le genre de choses qu'on donne
sans s'en rendre compte et sans le vouloir."
Un roman rempli de douceur, une belle histoire d'amour sans violence ni aucune mièvrerie. Un roman très émouvant qui sonne très juste avec des personnages bien incarnés et un personnage principal terriblement attachant. Un texte pudique, subtil, délicat et tendre, porté par une écriture sans fioritures. Un roman magnifique qui se lit d’une traite, la gorge serrée.
L'auteur
Né le 14 août 1982 à Champagnole dans le Jura. Il vit à Lyon et travaille en intérim. (Source : éditeur)
J'avoue être très tentée par cette lecture, notée !
RépondreSupprimerJe suis tombée sous le charme de l'histoire et du style de cet auteur que je ne connaissais pas du tout.
SupprimerCe que je viens de découvrir... Alors que je ne connaissais pas l'auteur de ce roman... M'a bouleversée. C'est la première fois ! ... Que je viens de découvrir, cette écrivain.. Que je viens de découvrir sur ARTE.
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