Nombre de pages : 160
Un soir de vie un peu triste, Angèle, la cinquantaine célibataire, décide de prendre le large, elle quitte sa maison de la montagne pour rejoindre la Bretagne et embarque sur le trois-mâts du Père Jaouen. Dans son sac à dos, dissimulé sous ses vêtements, un secret.
Commence alors la traversée, celle de l'Atlantique, mais bien plus encore. Car, pour Angèle, c'est le temps de la rencontre avec Manuela, avec Louise, avec Gino qui hurle les bras dressés vers le ciel, avec Lucas dont c'est le dernier voyage avant d'entrer en silence et en solitude dans les Ordres. Chacun est venu abandonner ou retrouver un peu de soi.
Le Kintsugi est une technique japonaise qui consiste à réparer des objets brisés en soulignant ses fissures avec de l'or, c'est l'art de réparer un objet en sublimant ses cassures. En découle un esprit Kintsugi, une philosophie de la résilience, qui est le fil conducteur de ce roman. Les passagers du bateau vont partager leurs blessures, les recouvrir d'or à la manière de l'art japonais du Kintsugi.
Ce texte est tellement délicat que je me suis surprise à tourner les pages avec délicatesse, comme pour ne pas risquer d'abîmer l'objet livre. Le pourquoi du mal être d'Angèle est dévoilé à la fin du texte, "un jour, elle n'était plus parvenue à remonter à la surface de ce monde". Isabel Gutierrez décrit subtilement le retour du désir de vivre, le retour du goût d'aimer qui réapparaissent doucement pour Angèle, dans la douceur du temps qui passe et à travers les gestes simples et les regards de ses compagnons de voyage. Un roman sur la force et le pouvoir des rencontres.
Le rythme est lent, la plume est d'une grande beauté, empreinte d'une douce poésie et riche en belles métaphores.
L'auteure
Isabel Gutierrez enseigne la littérature et le cinéma à Grenoble. Son premier roman, " Ubasute ", est paru aux éditions la Fosse aux Ours en 2021. (source : éditeur)
Lu de cette auteure
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