samedi 23 septembre 2017

Un bruit de balançoire de Christian Bobin


Date de parution : 30 août 2017 aux Éditions de l'Iconoclaste
Nombre de pages : 96

Ce livre commence par quelques pages manuscrites de l'auteur qui écrit exclusivement à la main, Christian Bobin est un homme qui n'a ni téléphone portable ni ordinateur. Ces pages introduisent un texte entièrement constitué de lettres, ce sont des lettres adressées soit à un être humain (sa mère, un ami, une poétesse...), soit à un objet (son "vieil escalier" sur la marche duquel il lisait lorsqu'il était enfant, son "pauvre bol", un nuage... ), elles sont écrites de la même façon, avec la même intensité dans tous les cas. Ce recueil de lettres est une sorte de journal intime dans lequel Christian Bobin raconte ses nombreux émerveillements.


Le fil rouge de ce texte est Ryokan, un poète japonais du 19ème siècle, moine ermite qui vivait de mendicité et de lecture. Christian Bobin voit dans ce poète son reflet. Il dit écrire avec lui et non sur lui. 

Il est particulièrement difficile de chroniquer un texte de poésie comme celui-ci... J'ai aimé l'écriture envoûtante qui berce, qui invite à se laisser porter. Avec ce texte l'auteur veut "Prendre le contrepied des tambours modernes : désenchantement, raillerie, nihilisme…". Il invite à la méditation, livre sa philosophie de vie, fait l'éloge du rien faire et de la rêverie " Il en faut de la force pour ne rien faire. Le diable des modernes a décidé que nous serons tous, toujours, très occupés". Il souligne l'importance des petites choses et parle du bonheur qu'il trouve dans la lecture "Les libraires sont des points d’eau dans le désert du monde", "La lecture est un billet d’absence, une sortie du monde."
Une lecture complètement hors du temps.

Merci aux Éditions de l'Iconoclaste pour cette lecture.


Citations
" Ce qui doit nous sauver c'est la simplicité inouïe d’une parole."

" Les grands poèmes se reconnaissent au sourire donné quand on les lit."

" Ils sont partout sauf en eux, ces gens qui font le tour du monde. Le plus long voyage que j'ai fait, c'était dans les yeux d'un chat." 

" L’écriture s’enfonce dans le cœur du lecteur comme une aiguille de couturière."

" Comme nous sommes bêtes de vouloir meubler le temps! Plutôt laisser l'ennui, le merveilleux ennui monter à hauteur de nos mentons puis soudain nous engloutir."

" Vivre, simplement vivre sans oublier de jouer."

" Le grincement d'une balançoire vide résonne jusqu'à la fin du monde."
  

L'auteur
Christian Bobin est né en 1951 au Creusot. Il vit près de sa ville natale, dans une maison au cœur de la forêt, où il se consacre entièrement à l’écriture. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont les titres s’éclairent les uns les autres, comme les fragments d’un seul puzzle. Après avoir étudié la philosophie, il a travaillé pour la bibliothèque municipale d’Autun, à l’Écomusée du Creusot et a été rédacteur à la revue Milieux; il a également été infirmier psychiatrique.
Ses premiers textes, marqués par leur brièveté et se situant entre l’essai et la poésie, datent des années 1980. Connaissant le succès à partir notamment d’Une petite robe de fête (1991), il reste un auteur assez discret. En 1992, il rencontre un autre succès, grâce à un livre consacré à saint François d’Assise: Le Très-Bas, Prix des Deux Magots en 1993 et Grand Prix catholique de littérature. Il publie en 1996 La Plus que vive, hommage rendu à son amie Ghislaine, morte à 44 ans d’une rupture d’anévrisme. Ses thèmes de prédilection sont le vide, la nature, l’enfance, les petites choses. (Sources : Éditeur)


26ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017






8 commentaires:

  1. Je découvre ce texte à mon réveil, et je sais déjà que ce soir le livre sera chez moi. Je suis votre blog régulièrement depuis longtemps, et il m'inspire beaucoup dans le choix de mes lectures. Merci
    Odile L.M.

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    1. Merci beaucoup pour votre fidélité et votre message Odile. Ce livre est très beau et offre une belle leçon de vie.
      Belle lecture...

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  2. un auteur qui me séduitbeaucoup

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    1. J'ai eu la chance de le rencontrer à Nancy, c'est vraiment un homme hors du commun.

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  3. Oui il n'est pas facile à chroniquer ce livre. J'aime beaucoup Bobin. ��

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    1. Chronique difficile à écrire en effet... On est tellement dans le ressenti avec cette lecture, difficile de mettre des mots là-dessus.

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