Date de parution : 24 août 2017 chez Robert Laffont
Nombre de pages : 180
Contrairement à ce que le
titre de ce roman semble indiquer, "David Bowie n’est pas mort"
n'est pas un livre sur Bowie.
Hélène, 52 ans, est la "fille
du milieu" dans la fratrie qu'elle forme avec Anne et Emilie. En mai 2005,
les trois sœurs se retrouvent à
l’occasion de la mort de leur mère qu'elles qualifient de méchante, le
besoin de dire du mal de leur mère est un des liens qui les unit…
Leur mère n'a jamais exprimé aucune tendresse, aucune affection envers
ses filles. Avec un besoin de tout contrôler, d'avoir toujours le dernier mot
sur tout et de prendre toute la place, elle ne désarmait jamais. Anticonformiste,
elle a eu à cœur de leur apprendre l'indépendance.
Les trois sœurs ont dû se
construire contre leur mère et l'empreinte que celle-ci a laissée sur chacune
d'elle est différente. Hélène a vécu à
20 ans des "années psychiatriques" qu'elle nomme "ses années
20" et dit avoir aimé sa mère avant de la haïr… Anne, l'aînée, semble
insensible, détachée de tout. C'est une femme distante qui ne se livre pas,
d'une extrême rigidité elle est incapable de se détendre. Le sens du devoir et
l'activisme à outrance la définissent à merveille. Émilie, la plus jeune, d'un
sentimentalisme exacerbé, se sent toujours exclue de tout, elle est écrasée par
un sentiment d'injustice et se positionne toujours en victime.
Un an après la mort de
leur mère, leur père qui était séparé de
leur mère depuis de longues années décède à son tour. C’est l'occasion pour
Hélène de raconter cet homme obsédé par la Shoah, adoré par sa demie-sœur
Juliette, sa belle-mère Kirstin et par elle-même; par contre Anne
est brouillée avec lui.
Alors pourquoi ce titre
en référence à la mort de Bowie qui se situe entre la mort des deux parents
d'Hélène ? La mort du chanteur que sa sœur Anne lui a fait découvrir à 15 ans lui fait regarder en arrière et lui permet
de comprendre ce qui a pu se jouer dans leur enfance pour qu'elles, qui
étaient si complices, aient fini par s'éloigner à l'âge adulte.
Ce
roman est constitué de trois grands chapitres, le premier sur les journées (les
plus longues de leur vie) qui ont entouré la mort de leur mère, le deuxième sur
celles qui ont entouré la mort de leur père avec, entre ces deux périodes, la
journée de la mort de Bowie qui éclaire tout.
En comparant la perte d'une mère détestée et d'un père adoré, Hélène est étonnée de l'intensité de la souffrance ressentie lors de la perte de sa mère avec qui
les liens étaient distendus et conflictuels.
Les
réactions, la psychologie de chacun sont très finement analysés, Sonia David décortique
tout, au plus près des sentiments de chacun. Elle nous livre une analyse pointue
des relations familiales, des relations enfants-parents et entre sœurs. Elle
trouve les mots pour aborder la question de la place de chaque enfant dans sa fratrie et la complexité des liens familiaux.
Elle
souligne comment les maladies à répétition du père, le cancer du sein de la
mère deux ans avant sa mort ont unies les trois sœurs qui sont restées « en contact permanent, solidaires
forcément », ont restauré les liens et apaisé les rancœurs. La maladie
source de réconciliation et donc de soulagement…
L’écriture
est vive et les pages se tournent toutes seules. Le sujet pourrait être triste
mais au final le traitement qu'en fait Sonia David rend lumineuses les épreuves
vécues par ces trois sœurs et montre que la mort d'un proche est souvent le
révélateur des relations entre ceux qui restent.
Sonia David
m'a bouleversée avec ce livre et c’est évidemment une auteure que je vais
suivre de près désormais.
Antigone et Karine sont aussi enthousiastes que moi.
Merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture en avant-première.
Antigone et Karine sont aussi enthousiastes que moi.
Merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture en avant-première.
Citations
"Comment être certaine de compter, si jamais, pas un instant, on ne bénéficie d’une once de favoritisme ? "
"Comment être certaine de compter, si jamais, pas un instant, on ne bénéficie d’une once de favoritisme ? "
"Car autant l'écrire tout de suite, papa est ma mère juive, mon parent légitime, ma pelote d'amour."
L'auteure
Sonia David, de son vrai nom Sonia Rachline, est journaliste, pour Vogue
en particulier, et écrivain. Romancière dans l'âme, se choisir un
pseudo pour son passage à la fiction s'est imposé comme une évidence. Les petits succès sont un désastre, son premier roman, est paru chez Robert Laffont en 2012. David Bowie n'est pas mort est son deuxième roman. (Sources : Robert Laffont)
5ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017
5ème participation au Challenge Rentrée Littéraire 2017
Noté ! Avec un titre pareil, et déjà 2 billets enthousiastes, j'en ai drôlement envie !
RépondreSupprimerIl mérite vraiment qu'on parle de lui...
SupprimerTout pareil que toi. ;) Très beau livre, tout en justesse des émotions...
RépondreSupprimerNos billets se ressemblent beaucoup d'ailleurs... Tout est juste et délicat...
SupprimerVraiment tentant !!
RépondreSupprimerAlors n'hésite pas !
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