Date de parution : août 2018 chez Liana Levi
Nombre de pages : 288
Une jeune femme métisse née en banlieue parisienne part à la recherche de son histoire. Elle ne connait de son identité guadeloupéenne que ce qu'elle en a vu lors de quelques vacances d'été sur l'île où vivait encore son grand-père paternel.
Elle interroge ses deux tantes Antoine et Lucinde et son père Petit-Frère. Antoine, sa vieille tante, la sœur aînée de son père, personnage baroque au "nom de savane", choisi pour protéger du mauvais œil, est incontestablement la figure forte de cette famille. C'est une femme farouchement indépendante et d'une incroyable force. C'est elle qu'on va le plus suivre dans ce récit, elle va faire resurgir de sa mémoire les souvenirs qui vont aider sa nièce à comprendre son identité métisse, les commentaires de Lucinde et de Petit-Frère entrecoupant parfois son récit.
Elle raconte l'enfance à la campagne à Morne-Galant (que les guadeloupéens nomment "Là où les chiens aboient par la queue") auprès d'un père un peu filou et d'une mère à la peau claire disparue alors que Petit-Frère n'avait que trois ans. Elle raconte l'arrivée à l'adolescence à Pointe-à-Pitre "l'en-ville" avec ses demeures superbes et ses taudis, une ville dont l'effervescence succède à l'ennui de Morne-Galant. Elle raconte le commerce dans la mer des Caraïbes, l'arrivée du béton sur l'île, symbole de modernité et de civilisation, véritable catastrophe urbanistique. Elle raconte enfin le choix de l'exil en métropole et les villes nouvelles qui ont accueilli les migrants.
Elle raconte l'enfance à la campagne à Morne-Galant (que les guadeloupéens nomment "Là où les chiens aboient par la queue") auprès d'un père un peu filou et d'une mère à la peau claire disparue alors que Petit-Frère n'avait que trois ans. Elle raconte l'arrivée à l'adolescence à Pointe-à-Pitre "l'en-ville" avec ses demeures superbes et ses taudis, une ville dont l'effervescence succède à l'ennui de Morne-Galant. Elle raconte le commerce dans la mer des Caraïbes, l'arrivée du béton sur l'île, symbole de modernité et de civilisation, véritable catastrophe urbanistique. Elle raconte enfin le choix de l'exil en métropole et les villes nouvelles qui ont accueilli les migrants.
A partir des confidences de sa famille, la narratrice part à la recherche de ses origines et recrée la vie des siens en Guadeloupe de 1947 à leur exil en métropole. Cette fresque familiale aux accents autobiographiques épouse donc l'histoire de la Guadeloupe de la seconde moitié du 20ème siècle. J'y ai découvert des faits historiques que j'ignorais comme les émeutes de mai 1967. C'est une très belle évocation des Antilles, de la culture, des croyances et des traditions des guadeloupéens et une bien jolie manière d'aborder l'exil.
J'ai aimé le personnage d'Antoine pour son énergie et sa rage de vivre. J'ai aimé le style vif, empreint de poésie et d'humour, les phrases teintées d'un créole inventé. L'ensemble est romanesque, joyeux et chatoyant. Estelle-Sarah Bulle a d'incontestables talents de conteuse. Une très belle découverte.
Ce roman a reçu le prix Stanislas du premier roman.
L'auteure
Estelle-Sarah Bulle est née en 1974 à Créteil, d'un père guadeloupéen et d'une mère ayant grandi à la frontière franco-belge. Après des études à Paris et à Lyon, elle travaille pour des cabinets de conseil puis pour différentes institutions culturelles. Elle vit dans le Val-d'Oise. "Là où les chiens aboient par la queue" est son premier roman.
Estelle-Sarah Bulle est née en 1974 à Créteil, d'un père guadeloupéen et d'une mère ayant grandi à la frontière franco-belge. Après des études à Paris et à Lyon, elle travaille pour des cabinets de conseil puis pour différentes institutions culturelles. Elle vit dans le Val-d'Oise. "Là où les chiens aboient par la queue" est son premier roman.
je ne connais pas du tout la Guadeloupe et ce livre pourrait en être une jolie porte d'entrée...
RépondreSupprimerAlors ce roman est pour toi ! L'approche est très intéressante.
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