Date de parution : janvier 2018 aux Éditions de la Table Ronde
Nombre de pages : 528
J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix Elle 201, catégorie roman.
L’histoire se passe en 1979 à Chosen dans l'Etat de New-York. En rentrant chez lui George Clare trouve sa jeune femme Catherine sauvagement assassinée, une hache plantée dans la tête, elle a été tuée pendant son sommeil. Franny, leur fille de trois ans, est retrouvée seule dans sa chambre. George est le premier suspecté du meurtre.
L’auteur ne va pas nous raconter
l’enquête sur le meurtre de Catherine mais va d'abord nous relater l’histoire de leur maison qu’ils ont acquise huit mois plus tôt.
C’était une ferme laitière occupée par la famille Hale, un couple et leurs
trois fils. Acculés à la faillite, les parents s’étaient suicidés dans la maison
laissant leurs trois garçons Eddy, Wade et Cole. Les Clare ont fait une bonne
affaire en acquérant cette maison qui avait été saisie donc vendue aux enchères mais George a omis de parler de ce suicide à sa femme. Il s’agit d’une vieille maison sinistre
laissée à l’abandon par les Hale par manque de moyens, une maison où il y a eu beaucoup de violence et de pleurs, une maison étrange qui dégage quelque chose
d’oppressant. "Les maisons sont pareilles à des enfants, elles n'oublient pas les mauvais traitements qu'on leur inflige" Catherine y a vite ressenti des présences inquiétantes, des endroits
étonnamment glacés et pensait qu'elle était hantée.
" Une chose à savoir à
propos des maisons :
c’étaient elles qui choisissaient leurs
propriétaires, et non l’inverse.
Et cette maison les avait choisis, eux"
L’auteur nous décrit le couple formé par George et Catherine. Passionnés d’art, ils se sont rencontrés
à l’université, George est devenu professeur de l'histoire de l’art et Catherine
peintre spécialisée dans la restauration de fresques murales dans les églises
jusqu'à la naissance de leur fille où elle est devenue femme au foyer.
L’auteur dissèque les relations de ce
couple mal assorti que tout sépare, le milieu social, les convictions
religieuses, le projet de vie... George et Catherine se sont mariés car la jeune femme s'est retrouvée enceinte et depuis le couple ne va pas bien...
George est décrit comme un homme égocentrique, vaniteux et insensible. Quant à Catherine, élevée par sa mère pour devenir une bonne épouse et une mère dévouée, elle manque beaucoup de confiance en elle. C'est une femme sur qui pèse fortement le poids de son éducation. Tout au long du récit l’auteur distille des éléments inquiétants sur la personnalité et les comportements de George qu’on perçoit comme un homme sombre plein de secrets, un homme aux comportements souvent bizarres. Dans les cent dernières pages, l'auteur revient sur la période qui suit le meurtre qui ne sera élucidé qu'au bout de vingt ans.
George est décrit comme un homme égocentrique, vaniteux et insensible. Quant à Catherine, élevée par sa mère pour devenir une bonne épouse et une mère dévouée, elle manque beaucoup de confiance en elle. C'est une femme sur qui pèse fortement le poids de son éducation. Tout au long du récit l’auteur distille des éléments inquiétants sur la personnalité et les comportements de George qu’on perçoit comme un homme sombre plein de secrets, un homme aux comportements souvent bizarres. Dans les cent dernières pages, l'auteur revient sur la période qui suit le meurtre qui ne sera élucidé qu'au bout de vingt ans.
Il y a peu de personnages dans ce roman et ils sont tous bien campés. L'histoire des trois frères Hale est racontée en parallèle car après le suicide de leurs parents ils sont restés vivre dans le village chez leur oncle, très attachés à leur mère ils ressentent son suicide comme un abandon. J’ai
vu ce roman comme un thriller psychologique dans lequel l’atmosphère est bien
retranscrite avec une maison qui est un personnage à part entière de l'histoire, une maison dotée de pouvoirs... Élisabeth Brundage installe une ambiance oppressante tout au long de son récit et fait monter la tension. Le côté oppressant est apporté à la fois par l'attitude de certains personnages et par l'ambiance dans ce village notamment en hiver sous la neige dans cette contrée où sévit une misère sociale qui frappe les fermiers qui ne parviennent plus à vivre de leur exploitation mais où de riches new-yorkais viennent peu à peu s'installer. Il est aussi question d'emprise dans ce roman certes sombre mais très bien construit, bien écrit et qui se termine d'une façon qui m'a bien plu. Une belle réussite malgré quelques longueurs...
L'auteur
L'auteur
Elizabeth Brundage vit dans les environs d'Albany, au nord de l'Etat de
New York. Elle a étudié le cinéma à l'université de New York. "Dans les
angles morts" est son quatrième roman, mais le premier traduit en
français (par Cécile Arnaud).
IL est dans la catégorie policier?
RépondreSupprimerNon il est classé dans les romans.
SupprimerA proprement parler je ne le vois pas comme un polar malgré le meurtre initial car le récit ne porte pas sur l'enquête et on comprend très vite qui est le meurtrier.
Les longueurs ne m'ont pas dérangée dans ce roman, au contraire elles m'ont permis de m'y immerger complètement... j'ai adoré cette lecture, puissante.
RépondreSupprimerJe l'ai trouvé très bien maîtrisé avec juste ce bémol sur ces longueurs que j'évoque. Il semble plaire beaucoup aux autres jurées du prix Elle...
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