Date de parution : août 2018 aux éditions du Rouergue
Nombre de pages : 304
Par hasard, Helen croise Frank à Londres alors qu'elle ne l'a plus revu depuis vingt-trois ans. Elle entreprend de lui raconter leur histoire dans une longue confession adressée à Frank, le récit est raconté à la deuxième personne du singulier. Frank, qu'elle appelle son meilleur ami, est l'homme qui a le plus compté dans sa vie.
Helen et Frank, maintenant octogénaires, se sont rencontrés alors qu'ils n'avaient que douze ans et résidaient à l'ambassade britannique de Rome où leurs pères respectifs étaient en poste, ils étaient unis par la haine qu'ils éprouvaient pour leurs parents. De tempéraments complètement opposés, ils ont cohabité à Amsterdam où Helen a aidé Frank à se révéler et à s'accomplir dans son art, car Frank Appledore est devenu un peintre mondialement reconnu. Elle a veillé sur lui, le protégeant, restant dans son ombre, le déchargeant de toutes les tâches matérielles en menant parallèlement une carrière dans le monde de l'édition et de l'écriture. Autant Helen était une travailleuse acharnée d'un caractère très raisonnable autant Frank était un être tourmenté, exalté et excessivement égocentrique. Ce furent des années où ils ont mené une vie de joyeuse bohème, des années durant lesquelles il est incontestable que la réussite de Frank a beaucoup du à Helen. "J'étais devenue ta servante, et comme toutes les servantes, j'ai fini par considérer que mon maître m’appartenait.", "Tu ne cessais de revenir vers moi. C'était ma position dans le monde - j'étais le lieu où tu revenais."
La vie les a ensuite séparés pour les réunir à nouveau en Normandie où ils ont vécu de nombreuses années ensemble avant qu'un événement grave ne les sépare.
J'ai adoré ce roman au titre si approprié pour définir la relation très particulière qu'Helen entretient avec Frank, une relation complexe, entre amour et amitié faite de dépendance l'un à l'autre mais aussi de beaucoup de non-dits menant à une vie de dévotion et de sacrifices.
L'écriture est limpide, les mots sont d'une incroyable justesse pour décrire les personnalités, les sentiments, la relation entre Helen et Frank, c'est une écriture très épurée qui va toujours à l'essentiel, j'ai aimé le soin apporté à chaque fin de chapitre sans qu'il ne s'agisse aucunement de cliffhanger. L'histoire est très prenante, elle m'a happée dès les premières pages, j'ai aimé la tension savamment entretenue jusqu'au drame final qui conclut habilement cette incroyable histoire d'amour. Un récit tout en finesse et sensibilité. De la très grande littérature !
Citations
" L'art, c'est une chose qu'on fait toujours contre tout, c'est un luxe qu'on se paye, jamais un loisir que d'autres nous offrent."
" Toi, tu étais comme un feu d'artifice, et regarder un feu d'artifice trop longtemps finit par fatiguer."
L'auteure
Née en 1987 à Nantes, Julia Kerninon est docteur en littérature américaine. Son premier roman, "Buvard", a reçu de nombreux prix dont le prix Françoise Sagan. Elle a été lauréate de la bourse Lagardère du jeune écrivain en 2014. Son deuxième roman, "Le dernier amour d'Attila Kiss", a reçu le prix de la Closerie des Lilas en 2016. (Sources : Éditeur)
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J'ai adoré 80% du livre, mais j'avoue que la fin m'a déçue...
RépondreSupprimerJe viens d'aller lire ta chronique, je comprends tes arguments... que je ne partage pas du tout !
SupprimerOh il faudrait que je lise ce livre, certaine qu'il me plairait beaucoup.
RépondreSupprimerJe serai étonnée du contraire !
SupprimerJ'avoue ne pas avoir été enthousiasmée... Je me suis même ennuyée parfois !
RépondreSupprimerJe comprends... C'est normal que nous n'ayons pas tous et toutes les mêmes ressentis...
SupprimerJe suis en plein dedans et j'adore! J'aime beaucoup l'écriture de Julia Kerninon qui m'avait déjà charmée avec son Buvard et son Activité respectable.
RépondreSupprimerMoi aussi j'adore son écriture. Celui ci m'a encore plus séduite que son Activité respectable.
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