Date de parution : avril 2021 aux éditions de l'Observatoire
Nombre de pages : 288
Théo est veuf, Camille et Simon n'avaient que quatre et sept ans au décès de leur mère. Le jeune homme rencontre Cléo, une jeune femme solaire qui, elle aussi, a subi des blessures. Mais elle a eu la chance d'être élevée par un père qui lui a appris à franchir les obstacles que la vie a dressé devant elle. Elle est bien décidée à lutter pour leur
droit au bonheur, mais comment les choses
pourraient-elles être simples ?
Guidée par sa soif inextinguible de vie, Cléo va engage son plus beau combat pour leur amour, cette aventure folle, et, surtout, pour ce lien véritable plus fort que tout – plus fort que celui du sang – entre elle et leurs enfants. Car après tout, qu'est-ce qu'un enfant véritable ?
" Son rôle consistera, entre autres choses, à les mener jusqu'aux
contrées humides des larmes qu'on ne veut plus retenir, des cris qu'on
s'autorise enfin à pousser."
Inspiré de son histoire personnelle qu'il a racontée dans son premier roman "Il est juste que les forts soient frappés", véritable cri d'amour à sa femme Sarah, ce nouveau roman de Thibault Bérard est un sublime hommage à Cléo, celle qui les a sauvé, lui et ses enfants. C'est le roman de l'après drame, une suite à son premier texte mais qui peut se lire séparément.
La construction d'une famille recomposée n'est jamais simple mais c'est encore plus compliqué quand elle suit le décès d'un des parents. Cela passe pour Cléo par l'apprivoisement des enfants, la peur constante de ne pas être à la hauteur, la difficulté à trouver sa place, le souci d'entretenir le souvenir de Sarah... avec des ajustements permanents. Les angoisses des enfants vont se manifester différemment selon leur personnalité et leur âge. Contrairement à son frère, Camille n'a que très peu de souvenirs de sa mère, " Camille, née dans l'horreur et rescapée de l'horreur, survivante par nature", mais tous deux vont ressentir la peur d'oublier leur maman, de la trahir. Théo s'est toujours voulu invincible, il veut voir aussi ses enfants aussi invincibles que lui, Cléo va les aider à accepter leurs faiblesses.
Ce roman est un fort joli complément à "Il est juste que les forts soient frappés", Thibault Bérard a choisi d'inventer l'histoire familiale de Cléo, c'est une très belle façon de romancer leur histoire. Il dote Cléo d'une famille à la construction singulière avec des personnages hauts en couleur. Cléo a été élevée principalement par son père Paul avec César et Solène, un frère et une sœur de cœur plus que de sang, avec une mère qui multipliait ses absences autant pour des raisons professionnelles que par besoin de liberté. Tous les personnages de cette famille sont touchants, en particulier Paul, le père taiseux plein de sagesse et César, le frère pas comme les autres.
J'ai apprécié la façon dont l'auteur n'idéalise pas leur situation, n'occulte ni leurs difficultés, ni leurs doutes... Il ne brandit plus sa légèreté et son invincibilité en étendard et est très émouvant dans ses faiblesses, ses angoisses, ses peurs irraisonnées que le destin ne s'acharne à nouveau sur leur famille.
J'avais tellement aimé le premier roman de Thibault Bérard que je craignais un peu d'être déçue par celui-ci, mes doutes sont levés avec ce roman qui est dans la même veine, presque aussi chargé émotionnellement. Un roman optimiste, plein de douceur, superbement bien écrit par un auteur d'une grande sensibilité.
L'auteur
Crédit photo : ©-Audrey-Dufer
Lu de cet auteur
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Tu confirmes mon envie de le lire. Comme toi, son premier roman est un coup de coeur
RépondreSupprimerAlors celui-là te plaira aussi 😉
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