mercredi 29 septembre 2021

Pour que je m'aime encore de Maryam Madjidi




Date de parution : aout 2021 chez Le Nouvel Attila
Nombre de pages : 216

La narratrice raconte ses souvenirs d'enfance et d'adolescence à Drancy où sa famille fait partie des réfugiés iraniens. A treize ans elle se trouvait laide et n'aimait pas son corps, elle rejetait tout ce qui en elle trahissait trop ses origines arabes, sa touffe de cheveux indomptables, son mono-sourcil qui lui valait le surnom de "Barre de Shit", sa pilosité. Elle rêvait d'intégrer les canons de la beauté occidentale et de ressembler à ses idoles des séries télévisées américaines. 

Elle raconte l'ennui dans sa banlieue "ma force c'était mon monde intérieur, fait de livres, de rêves, de textes... les  livres que je rangeais dans les rayons de mon imagination et de la sensibilité", la pauvreté de sa famille qui vit dans un petit pavillon miséreux, sa honte et son habitude de s'inventer une vie plus reluisante, son impression de se sentir le mouton noir alors qu'elle ne rêvait que d'être comme les autres. Elle a alors beaucoup reproché à ses parents de ne pas chercher à s'intégrer. "L'ennui en classe. L'ennui chez moi. L'ennui dans la ville."

Elle souligne le rôle des professeurs qui l'ont aidée à croire en elle, notamment le premier qui l'a encouragée à écrire. 

Maryam Madjadi situe son histoire à Drancy, un lieu chargé d'histoire. Ce texte se résume à ses souvenirs d'enfance et d'adolescence de jeune étrangère. Elle brosse le portrait de quelques personnages pittoresques ou pathétiques, de professeurs assez savoureux. Elle décrit ses sentiments par rapport à la banlieue où elle vit, une banlieue qui finit par lui faire peur et dans laquelle elle craint de rester enfermée "partir, s'arracher, lever l'ancre, se déraciner... Entre le départ et l'arrivée, je n'ai fait que me fuir moi-même en croyant fuir l'ennui". Centré sur les tourments de l'adolescence, le déterminisme social et le désir d'ascenseur social, ce roman détaille une quête d'identité assez classique. J'ai trouvé plume et récit assez banals et décevants par rapport à son magnifique premier roman, "Marx et la poupée".


L'auteure


Maryam Madjadi est née en 1980 à Téhéran et quitte l'Iran à l'âge de 6 ans pour vivre à Paris puis à Drancy. Aujourd'hui, elle enseigne le français à des mineurs étrangers isolés, après l'avoir enseigné à des collégiens et lycéens de banlieue puis des beaux quartiers, des handicapés moteurs et psychiques, des étudiants chinois et turcs, et des détenus. Elle a vécu quatre ans à Pékin et deux à Istanbul. "Marx et la poupée", son premier roman, obtient le prix Goncourt du premier roman 2017 et le prix Ouest-France Etonnants Voyageurs 2017.




Lu de cette auteure 



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2 commentaires:

  1. Bon et bien, je vais passer mon tour ! J'avais tant aimé "Marx et la poupée"

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    1. J'attendais son deuxième roman avec impatience et cette lecture a hélas été un gros flop pour moi...

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