Nombre de pages : 192
La narratrice, jeune professeure, nous raconte Sarah, une jeune femme avec qui elle a vécu une passion dévorante et destructrice. Dès les premières pages du récit, la maladie de Sarah est annoncée, sa fin semble inéluctable...
La narratrice, dont le nom ne sera jamais donné, rencontre
Sarah un soir de réveillon chez des amis, à un moment de sa vie où elle a l'impression de vivre un moment de latence, seule avec sa fille depuis le départ de son mari. Les deux jeunes femmes se revoient rapidement et
tombent amoureuses, c'est la première fois pour l'une comme pour l'autre qu'elles s'engagent dans une relation homosexuelle.
Sarah est une violoniste concertiste fantasque, exaltée, une femme qui s'est jetée à corps perdu dans cette passion comme elle se jette dans la musique avec la même démesure. La narratrice est emportée dans un tourbillon de folie auprès d'une Sarah instable, inconstante qui accumule caprices sur caprices. S'ensuit pour la narratrice une relation de dépendance envers Sarah, une relation ponctuée par les départs et les retours de la violoniste au gré de ses concerts en tournée avec son quatuor. "Ça raconte Sarah, imprévisible, ondoyante, déroutante, versatile, terrifiante comme un papillon de nuit.", "Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l’allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l’étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d’une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S."
Puis c'est la rupture brutale provoquée par Sarah "Elle m’épuisait mais je crève sans elle", jusqu'au jour où la violoniste lui apprend qu'elle est très gravement malade... La deuxième partie du roman prend alors une autre dimension dramatique.
Puis c'est la rupture brutale provoquée par Sarah "Elle m’épuisait mais je crève sans elle", jusqu'au jour où la violoniste lui apprend qu'elle est très gravement malade... La deuxième partie du roman prend alors une autre dimension dramatique.
"Ça raconte Sarah, sa beauté inconnue, cruelle,
son nez austère d'oiseau de proie,
ses yeux comme des silex,
ses yeux meurtriers, assassins,
ses yeux de serpent aux paupières tombantes"
Avec des phrases courtes, des chapitres courts, l'auteure maintient tout au long de son roman un rythme haletant à l'image de la passion qui dévore les deux femmes, donnant au lecteur une impression d'urgence, l’entraînant dans un véritable tourbillon. L'écriture est tout simplement incroyable et c'est un premier roman ! La première partie est époustouflante, heureusement le rythme d'écriture se calme un peu dans la deuxième partie permettant au lecteur de souffler un peu. Le récit tourne uniquement autour de la relation entre les deux femmes, la petite fille de la narratrice est juste nommée "l'enfant", l'ex-mari, les parents et les amis sont juste évoqués. Une relation exclusive, un amour fou qui mène à la folie, une passion amoureuse qui fait basculer...
Une lecture sous tension, oppressante parfois, voire lancinante, un roman lu en apnée qui bouscule et qui trotte dans la tête après l'avoir refermé. Une très belle performance de cette jeune auteure qui a parfaitement su restituer l'intensité dramatique et dévastatrice de cette histoire.
Ce roman est finaliste du prix du roman Fnac, a été sélectionné pour deux prix concernant les premiers romans : le Prix Stanislas du premier roman et pour le Prix envoyé par la poste et a reçu le prix des libraires de Nancy.
Ce roman est finaliste du prix du roman Fnac, a été sélectionné pour deux prix concernant les premiers romans : le Prix Stanislas du premier roman et pour le Prix envoyé par la poste et a reçu le prix des libraires de Nancy.
L'auteure
Pauline Delabroy-Allard est née en 1988. Ça raconte Sarah est son premier roman. (Sources : Éditeur)
Catégorie PRENOM
Je le lis pour le Prix Goncourt des lycéens. J'ai beaucoup aimé les cinquante premières pages, après le roman m'a plusieurs fois agacée.
RépondreSupprimerJe pense que c'est un livre du genre "ça passe ou ça casse", avec moi c’est passé !
SupprimerEn tout cas il ne laissera personne indifférent je pense...
Je termine la lecture de ce livre. Une écriture durassienne à certains moments mais avec un rythme plus soutenu, plus vivant. C'est une description magistrale d'une passion vécue entre deux femmes. Ce livre a obtenu des prix, certes. Mais il mérite le Goncourt.
RépondreSupprimerMerci pour votre passage sur mon blog.
SupprimerMoi aussi j'ai trouvé cette lecture magistrale, ce livre continue à me hanter alors que je l'ai lu il y a deux mois...
Le Goncourt? Je ne me prononce pas car je n'ai pas lu toute la sélection...
Je ne trouve pas que les scenes d'amour soient homosexuelles...j'ai meme pensé que l'auteur était un homme caché sous un pseudo féminin. Enfin ou plutôt au début la narratrice parle du cadeau reçu de Sarah' qui est musicienne et elle dit un "disque de Beethoven" très surprenant ! dans le monde musical, on citerait plutôt le nom de l'œuvre et son interprète. Il y a comme ça plusieurs approximations qui détonnent. En gros, ce n'est pas ma "sonate de Vinteuil"
RépondreSupprimerPour moi la narratrice est identifiée comme une femme mais c'est avant tout une histoire de passion folle, peu importe que ce soit au sein d'une relation homosexuelle. L'homosexualité n'est absolument pas le sujet du livre, cette histoire pourrait être la même dans une relation hétéro.
SupprimerJ'ai commencé et je ne me suis pas arrêtée ! J'ai lu, parfois la larme a l'œil, les sentiments sont tellement forts qu'ils passent à travers le livre pour vous attraper ah ha...
RépondreSupprimerJe lis ce livre pour le prix goncourt j'espère écrire une bonne critique 😂
Pour le Goncourt des lycéens? Je pense que ce beau roman va plaire aux jeunes...
SupprimerMerci pour ce passage sur mon blog et bon courage pour l'écriture de la critique, il suffit de se lancer !!!
Tout à fait d'accord avec cette critique (même si c'est peut-être dommage d'en dire autant pour les futurs lecteurs...), un tourbillon de fureur, de désir, d'amour et de haine. Un moment de grâce, vraiment (pour en savoir plus : https://pamolico.wordpress.com/2018/10/23/la-grace-ca-raconte-sarah-pauline-delabroy-allard/)
RépondreSupprimerDésolée que vous ayez eu l'impression que j'en disais trop mais je n'ai pas donné un seul élément que l'auteure ne donne elle même quand elle présente son roman...
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