Date de parution : janvier 2021 chez Flammarion
Nombre de pages : 272
Nathan forme avec Jun un couple franco-japonais, ils se sont installés sur la côte d'Emeraude en Bretagne après que Nathan ait rencontré Jun au Japon, pays auquel il voue une véritable passion. Elle est céramiste dans un atelier-boutique, il dirige un cinéma. Après huit ans de vie commune, Jun a quitté Nathan. Depuis six mois, ils s'occupent de leur fils Léo âgé de cinq ans en garde alternée. Un jour Nathan découvre en venant chercher son fils que Jun est partie sans laisser de traces, elle s'est envolée pour le Japon avec Léo.
Nathan part immédiatement au Japon, il y rencontre deux frères français qui l'orientent vers le détective auquel ils ont recours pour rechercher leur sœur disparue. La tâche de Nathan va être difficile dans ce pays qui ne reconnait pas le partage de l'autorité parentale, la garde alternée ou même le droit de visite. Aux yeux de la loi japonaise, la mère est seule détentrice de l'autorité parentale, en divorçant le père perd son statut de père, au Japon un enfant peut se passer d'un père, pas d'une mère. En Bretagne Nathan se lie avec une voisine Lise dont le fils tout juste majeur a claqué la porte de la maison pour cause de radicalisation politique, ils partagent la perte de leur enfant et vont s'épauler.
On retrouve dans ce roman le type de héros cher à Olivier Adam, un homme solitaire et rêveur au caractère renfermé, mélancolique, une personnalité peu encline aux contacts sociaux et mal à l'aise avec les sentiments et les démonstrations d'affection. Ici cet homme est en plus un père à la dérive, complètement désemparé, confronté à une situation inextricable, un homme pour lequel on ne peut qu'éprouver beaucoup d'empathie.
Olivier Adam nous invite comme souvent à un voyage en Bretagne mais cette fois s'ajoute un voyage à Kyoto au Japon où il va être plus question de lieux, de paysages que d'atmosphère et de culture nippone au sens large. Au travers de son combat Nathan découvre une image bien différente du Japon qu'il aime avec le manque de méthode et de rigueur des autorités locales, le rouleau compresseur de la justice et les effroyables méthodes utilisées en centre de détention. La délicatesse, la pudeur, la discrétion qui caractérisent pour lui le Japon sont bien loin, même si la personnalité de sa femme l'avait déjà étonné, Jun n'avait pas ni la retenue ni l'impassibilité généralement attribuées aux japonais.
Ce roman m'a permis de découvrir la loi en vigueur sur l'autorité parentale au Japon, l'absence de convention avec les autres pays et le vide juridique auquel sont confrontés les pères de couples mixtes. J'ai apprécié ce roman pour son thème, le drame des pères séparés de leur enfant, leur difficulté à faire reconnaitre leurs droits, leur impuissance face aux législations en vigueur dans certains pays quand leur enfant a été kidnappé par la mère. Par contre je n'ai pas compris pourquoi Olivier Adam a parsemé son texte d'expressions triviales qui n'apportent rien au récit, il a peut-être voulu introduire un peu de légèreté sur un sujet grave mais j'avoue que cela m'a un peu agacée. J'ai également regretté de ne pas retrouver dans ce roman l'autodérision qui caractérise Olivier Adam. J'ai apprécié ce livre surtout pour sa dernière partie, le début m'a moins convaincue. Une histoire touchante qui m'a émue même si pour moi ce n'est pas le meilleur roman de cet auteur.
L'auteur
Olivier Adam est né en 1974. Il est l'auteur de nombreux livres dont Je vais bien, ne t'en fais pas (Le Dilettante, 2000), Passer l'hiver (L’Olivier, Goncourt de la nouvelle 2004), Falaises (L’Olivier, 2005), À l'abri de rien (L’Olivier, prix France Télévisions 2007 et prix Jean-Amila-Meckert 2008), Des vents contraires (L’Olivier, Prix RTL/Lire 2009), Le Cœur régulier (L’Olivier, 2010), Les Lisières, Peine perdue, La Renverse , Chanson de la ville silencieuse et Une partie de badminton (Flammarion, 2012, 2014, 2016, 2018 et 2019). (Source : éditeur)
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Effectivement, nous sommes assez raccord... même si je me trouve un poil plus sévère que toi ;-)
RépondreSupprimerOn va dire que j'ai été gentille 😉...
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