Nombre de pages : 208
Ogliano est un lieu imaginaire du sud régi par des principes fondamentaux : offrir l'hospitalité et se taire quoi qu'on voit ou qu'on entende.
C'est l'été, marqué par le retour des Delezio sur leurs terres ancestrales. Une fête est donnée au Palazzio Delezio, la Villa rose, pour célébrer l'entrée à l'université de Raffaele, héritier de cette riche famille. Tout les villageois sont là, parmi eux Libero Solimane, dix-huit ans, fasciné par Tessa, la jeune femme du baron Delezio.
Libero porte en lui une sourde colère, souffrant depuis toujours des silences de sa mère Argentina qui n'a jamais voulu lui révéler le nom de son père. "Mon père était un salaud et il n'était pas mort. Je voulais son nom. Pas pour le porter, non. Pour le lui cracher à la figure. Les jours de colère, je me voyais tuer un homme sans visage."
Gianni, l'ami d'enfance de Libero qu'il considérait comme un frère, est tombé sous la coupe de son oncle mafieux qui l'a façonné à son image. " L'oncle, il faisait le sale boulot pour les Carboni et moi, j'ai fait le sale boulot de l'oncle."
Les festivités au Palazzio Delezio sont interrompues par un drame, au petit matin les évènements s'enchaînent conduisant Libero, Gianni et Raffaele dans les montagnes abruptes de l'Argentu...
Les silences d'Ogliano est un roman d'aventures aux accents de tragédie sur fond d'Antigone de Sophocle. Dès le premier chapitre, on ressent parfaitement l'atmosphère d'Ogliano tant l'écriture de l'auteure a une forte puissance d'évocation. Un village situé dans une zone blanche protégé par l'aura protectrice du baron, un lieu où de lourds secrets pèsent sur les familles de génération en génération.
C'est le premier roman d'Elena Piacentini en littérature blanche, on ressent bien la patte de cette auteure de polar à sa façon de construire son intrigue et de distiller habilement des indices.
Un roman sombre et parfois violent qui parle de quête d'identité, du poids des secrets, de loi du silence, de vengeance, de lutte des clans et surtout de l'injustice d'être né dans un clan plutôt qu'un autre. Dans ce roman noir la lumière est apportée par les valeurs d'honneur, de fidélité en amitié et de courage défendues par des fils qui veulent être meilleurs que leurs pères.
Ce roman est finaliste du prix de la Closerie des Lilas.
L'auteure
Elena Piacentini est corse et vit à Lille. Après plusieurs polars publiés, notamment chez Fleuve noir et Pocket, et récompensés par différents prix, "Les silences d'Ogliano" est son premier roman en littérature blanche. (Source: éditeur)
Photo : Laurent Mayeux
il fait partie de mes repérages, tu confirmes mon envie!
RépondreSupprimerIl fait partie des livres remarquables de cette rentrée que globalement je trouve moins riche que d'habitude.
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